La robe est le principal habit féminin, mais elle est aussi portée par les hommes. Seulement, les formes ainsi que les mots qui les désignent permettent de faire des distinctions. Ici, il sera question de robes féminines ; les robes masculines, comme la djellaba ou la gandoura, seront évoquées à part. Aujourd'hui, on désigne parfois la robe par le mot français «robe», roppa, mais le mot sert surtout à désigner les robes de confection industrielle, les robes algériennes, elles, sont désignées par des termes locaux. Le mot le plus employé est djebba. On dit, évoquant les variétés régionales : djebba qsentiniya (robe constantinoise), djebba wahraniya (robe oranaise), djebba qbayliya (robe kabyle), etc. Le mot vient de l'arabe classique djubba et était attesté à l'époque du Prophète. Celui-ci, selon les témoignages, a porté des djubbas en laine. Chez les Orientaux, la djubba était un sous-vêtement, portée parfois jusqu'aux pieds, parfois à mi-jambes. En Egypte, le sultan portait une djebba de laine blanche et Les Mille et une Nuits évoquent les djebbas des souverains, tissées de fils d'or, et celles des pêcheurs pauvres qui étaient en lambeaux. Au Maghreb, ce vêtement était en usage également et les souverains offraient aux personnages qu'ils voulaient honorer des robes somptueuses. Mais ce vêtement est tombé en désuétude et il est devenu, à partir du XVe siècle, un vêtement féminin. Au XIXe siècle, le voyageur italien Panante la cite dans son ouvrage intitulé Viaggi, comme le costume usuel des femmes d'Alger et de Tunis. Signalons que le mot djebba a été emprunté sous diverses formes par les Européens : aljaba, jupa, chupa en espagnol, aljuba en portugais, giuppa et giuppone en italien, jupe et jupon en français.