Alger Lors d?un récent procès, l?assistance retiendra surtout l?image d?un homme secoué par des sanglots, criant son innocence... Il a pourtant commis un crime odieux... Dans le box des accusés, Rachid S. se lève d?un bond maladroit. ? «Monsieur le président, je n?ai jamais eu l?intention de tuer mon ami... ? Cependant, il y a eu crime ! ? C?est la victime qui s?en est prise à moi. J?étais en situation de légitime défense. ? La victime était ivre lorsqu?elle vous a agressé. Vous auriez pu lui éviter le pire, mais, au lieu de cela, vous l?avez lâchement assassinée en lui plantant votre tournevis au niveau du thorax. ? Monsieur le président, je voulais me défendre ! Je ne suis pas un assassin.» Rachid S., la quarantaine, et son ami Abane B., habitant le même quartier, du côté du Ruisseau, sont loin d?être des saints. En effet, l?accusé et la victime ont souvent procédé à des agressions à l?arme blanche et commis des délits en tout genre. ? «Monsieur le président, je reconnais devant la cour que je n?ai jamais été un saint, mais je vous jure que, depuis quelques années, je suis d?une sagesse exemplaire.» Les faits remontent au 8 juin 2003. Rachid, qui réparait le véhicule d?un ami, voit arriver dans sa direction Abane. «Il était ivre et il brandissait une arme blanche tout en m?apostrophant. J?ai paniqué. J?ai alors tenté de me défendre en le menaçant avec un tournevis. Hélas, il a perdu l?équilibre et le drame a eu lieu !», dira encore l?accusé en pleurant à chaudes larmes. 48 heures plus tard, la victime rend l?âme. La défense insiste sur les faits : «L?accusé bricolait tranquillement le véhicule de son ami. La victime est venue vers elle dans le but de lui faire du tort. Rachid était en situation de légitime défense.» La représentante du ministère public met en exergue la gravité des faits et requiert une peine de 15 ans de prison ferme à l?encontre du prévenu. Après délibérations, Rachid S. est condamné à 8 ans de prison ferme pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.