Tizi Ouzou Le 7 décembre 2004, le tribunal criminel a rendu son verdict dans le procès de l'assassin d?un colonel de l?armée. L?accusée est une jeune femme bouleversée. «Monsieur le président, cet homme s?en est pris à mon honneur. J?étais à bout de forces, fatiguée et lasse de ses avances? ? Vous auriez pu en toucher un mot à votre mari, au lieu de l?assassiner. ? Il était très ami avec mon époux. Et puis, Monsieur le président, je n?ai pas prémédité le crime ! J?ai agi sous le coup de la colère !» L?accusée, A. N., est une jeune femme à l?allure classique et à l?air effrayé. Elle est médecin au village d?Aït Abdelmoumène, relevant de la commune des Ouadhias. A. N. est aussi une épouse exemplaire, mère de trois enfants dont elle s?occupe à merveille. Selon l?arrêt de renvoi, les faits de cette affaire remontent au 23 juin 2002. Un drame vient d?avoir lieu à la résidence d?Ifri de la nouvelle-ville de Tizi Ouzou. Un drame qui secoue tous les villageois. En effet, un colonel de l?armée a été assassiné à son domicile et le coupable n?est autre que l?épouse de l?un de ses meilleurs amis ! Arrêtée, A. N. reconnaît être l?auteur des faits : «Il ne cessait de me harceler, alors je l?ai tué !» Le jour du procès, elle s?en tient aux mêmes déclarations : «Monsieur le président, croyez-moi, le jour du drame, je ne me rendais pas compte que j?allais commettre l?irréparable? ? Que faisiez-vous ce jour-là au domicile de la victime ? ? Je m?y suis rendue afin de le remettre à sa place, une bonne fois pour toutes, car il ne cessait de me harceler. Pis encore, il m?implorait de quitter mon époux. ? Continuez, accusée? ? Ce jour-là, en me présentant à son domicile, je l?ai supplié de me laisser vivre en paix. Mais lui s?est soudain mis à proférer des insultes. Alors, je me suis servie d?un couteau et je l?ai poignardé !» Après délibérations, A. N. est condamnée à 6 ans de prison ferme pour homicide volontaire.