Testament C?est l?histoire d?un vieil homme qui avait un moulin, trois fils, un âne et un chat. Quand il sentit sa mort prochaine, il réunit ses enfants et fit le partage : à l'aîné, il légua le moulin, au puîné le bourricot et au cadet le chat. Et il mourut. Les deux grands frères prirent sa place ; le plus jeune au chat se dit : «Aux aînés, il a laissé le moulin et l'âne. Ils peuvent s'associer ; l'un moudra le grain que l'autre transportera. Et moi, j'ai un chat. Qu'en ferais-je ? Si je le tue, je le mangerai en un repas... Si je le vends... qui achèterait un chat ?» Le chat était à côté et avait tout entendu. Il dit : «Ne crains rien. Si tu suis mes conseils, tu ne manqueras de rien.» Le jeune homme fut d'abord étonné : «Louanges à Dieu qui fait parler les animaux !» Puis il répondit au chat : «Même si je t'écoutais, que pourrais-tu changer pour moi ? ? Nous ferons ce que Dieu voudra bien permettre.» Il ajouta : «Achète-moi des sandales de cuir, une calotte, un seroual et un sac.» Le jeune homme les lui acheta le jour du marché. Le chat revêtit les habits et fut content. Il jeta le sac sur son épaule et déclara : «Je m'en vais. Toi, occupe-toi de tes affaires et attends-moi ici.» Le chat alla dans les champs ; il choisit une aire de battage fréquentée par les lapins. Il disposa le sac en piège et le maintint ouvert à l'aide d'un dispositif de ficelles et de branchettes. Il dispersa un peu de son à l'ouverture du sac et en mit une bonne poignée à l'intérieur. Puis il alla se dissimuler dans les cactus, où il se mit à l'affût. Des lapins arrivèrent un moment après. Ils jouèrent sur l'aire, virent le son, et se mirent à manger. Ils se rapprochaient ainsi du sac, dans lequel certains pénétrèrent. Le chat tira la ficelle et en prit ainsi quelques-uns. Il égorgea quelques bêtes et garda les autres vivantes. Dans ce pays, il y avait un roi. Le chat lui offrit les lapins vivants en disant que c'était un présent de son maître, Sid el-Caïd. Le roi accepta les bêtes et pria le chat de remercier Sid el-Caïd. Le chat revint à la maison. Il ramenait avec lui des lapins égorgés. Ils les firent cuire et les mangèrent. (à suivre...)