Evolution Après l'avoir vécue pendant des années dans la clandestinité, les chrétiens d'Algérie célèbrent, aujourd'hui, la naissance du Christ dans une sorte de délivrance. A la basilique Notre-Dame-d'Afrique, même s?il n?y avait pas grand monde, la messe de Noël a été vécue cette année comme une occasion de rapprochement entre les différentes communautés chrétiennes en Algérie. Notons qu'avec l'arrivée d'étudiants africains subsahariens, cette communauté s'est, semble-t-il, renforcée, et arrive à organiser ces fêtes de fin d'année dans un esprit de solidarité et en symbiose avec les Algériens qu'ils soient de confession chrétienne ou musulmane. Les portes de la basilique demeurent ouvertes pendant toute cette période de fête, des Algériens, qui se montrent très discrets quant à leur confession, viennent aussi en ce lieu, symbole de chrétienté. «Notre société est très mal préparée à accepter les différences religieuses, c'est un blocage d'ordre psychologique dont elle souffre. Pourtant, les pouvoirs publics algériens sont signataires du pacte international relatif aux droits civils et politiques et la déclaration sur l'élimination de toute forme d'intolérance et de discrimination fondée sur la religion et la conviction», déclare un Algérien croisé sur le parvis, mais qui a requis l?anonymat. «Il est dommage de constater que nous sommes très en retard par rapport à nos voisins maghrébins», a-t-il ajouté. S?il est vrai que la communauté chrétienne de notre pays cultive une discrétion et une réserve conforme à nos traditions, il n'en demeure pas moins que celle-ci aspire, comme l'a indiqué Mme Sihabi, une chrétienne d'origine française, mariée à un Algérien, «à une meilleure adhésion de la société algérienne à cette fête de Noël célébrée pour ces notions de paix, de respect de l'autre et d'aide aux démunis».