Film Charles Berling interprète Georges Figon, un rôle dans le film consacré à l?affaire Ben Barka. Le cinéaste français Serge Le Peron a entamé, jeudi, à Paris, le tournage de J'ai vu tuer Ben Barka, un film qui revient sur l'enlèvement, il y a près de 40 ans, de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka dont on n'a jamais retrouvé le corps, apprend-on auprès de la production. Le 29 octobre 1965, le dirigeant du principal parti d'opposition marocain était enlevé en plein Paris, alors qu'il allait à un rendez-vous à la brasserie Lipp, à Saint-Germain-des-Prés, avec le cinéaste Georges Franju pour un projet de film sur la décolonisation. Le rendez-vous était organisé par Georges Figon, un voyou au passé trouble, fréquentant aussi bien le milieu que les cercles intellectuels et qui s'était vu confier la production du film par des officiels marocains. En fait, il s'agissait d'un piège. Charles Berling (Ridicule, Comment j'ai tué mon père, Agents secrets) interprète Georges Figon, retrouvé mort début 1966 une semaine après la publication d'une confession dans l'hebdomadaire L'Express sous le titre J'ai vu tuer Ben Barka. L'enquête de la justice française conclut alors qu'il «s'est donné la mort sans l'aide d'un tiers». Jean-Pierre Léaud, l'acteur fétiche de François Truffaut, interprète Georges Franju, et Josiane Balasko l'écrivain Marguerite Duras, choisie pour écrire le scénario du film, dont Mehdi Ben Barka (Simon Abkarian) devait être le conseiller technique. Le tournage de J'ai vu tuer Ben Barka devrait durer neuf semaines, dont une au Maroc. Il est coproduit par la société française Maia Films, la chaîne franco-allemande Arte, une société espagnole et la société marocaine Casablanca Films. Le scénario a été écrit par Serge Le Peron ? déjà réalisateur du thriller politico-judiciaire L'Affaire Marcoerelle ? avec Saïd Smihi et Frédérique Moreau. En novembre dernier, Michèle Alliot-Marie, ministre française de la Défense, a donné son accord pour la levée du «secret défense» sur tous les documents encore classés concernant cette affaire Ben Barka.