Cortège Le cercueil de Rafic Hariri, enveloppé du drapeau libanais et porté à bout de bras, a quitté, ce mercredi matin, son domicile, entouré d'une foule immense. Placé à l'intérieur d'une ambulance en raison de la densité de la foule, le cortège s'est ébranlé alors que la foule, estimée à plusieurs dizaines de milliers de personnes, scandaient des slogans antisyriens. Noyé sous une forêt de drapeaux libanais et du Parti socialiste progressiste (PSP) du chef druze Walid Joumblatt, le cortège a pris la direction de la mosquée Mohammad-al-Amine, sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth. «La Syrie dehors !», «Disons la vérité, la Syrie on n'en veut pas !», scandait la foule qui agitait des drapeaux libanais et des portraits de l'ancien Premier ministre assassiné, lundi, dans un attentat à l'explosif à Beyrouth. «Ecoutez bien, écoutez bien, la Syrie est la source du terrorisme», criaient d'autres, en proférant des insultes contre les dirigeants syrien et libanais. Les fils de Rafic Hariri, entourés des proches de la famille, suivaient à pied l'ambulance alors que les femmes se tenaient sur les balcons de la résidence. Nazek Hariri, épouse de l'ancien Premier ministre, et sa s?ur Bahia, député au Parlement, ont ensuite pris place à bord de l'ambulance. Sept autres ambulances, transportant les cercueils de ses gardes du corps, tués, lundi, en même temps que lui dans un attentat à l'explosif, faisaient partie du cortège, survolé par des hélicoptères de l'armée libanaise. «Beyrouth pleure le président martyr», pouvait-on lire sur des banderoles ornées de noir. Le cortège mêlait des personnalités politiques proches, comme Walid Joumblatt, de nombreux députés, à l'homme de la rue. La famille Hariri et ses alliés politiques ont décidé que les obsèques seront «populaires» et non officielles, désavouant le gouvernement libanais pro-syrien qui avait annoncé des «funérailles nationales». Aucune personnalité du pouvoir en place ne faisait partie du cortège, selon les premières constatations. Les cloches des églises de Beyrouth sonnaient le glas en même temps que les muezzins diffusaient des versets coraniques depuis les minarets des mosquées.