Imminence La décision prise par le pouvoir annonce la prochaine reconnaissance du mouvement. A travers un communiqué de presse, le mouvement Wafa d?Ahmed Taleb Ibrahimi a annoncé, dimanche, la levée des scellés de son siège national sis à El-Biar. Tout en se félicitant de cette décision, le mouvement, qui n?a pas d?existence officielle, a appelé le département de Yazid Zerhouni à valider son agrément. «Le mouvement Wafa invite le ministère de l?Intérieur et des Collectivités locales à publier dans le Journal officiel le récépissé de son agrément en tant que parti politique ayant rempli toutes les conditions et respecté toutes les procédures conformément à l?article 22 de la loi sur les partis», est-il écrit dans le communiqué. Donc, après quelque 33 mois de mise sous scellés, le siège national de Wafa retrouve ses propriétaires, sans qu?il y ait un fait nouveau à même de justifier la mesure prise par le pouvoir. Celle-ci intervient, faut-il le souligner, dans un contexte politique bien particulier. Pour le mouvement d?Ahmed Taleb Ibrahimi, «le refus légalement injustifié d?agréer le parti Wafa a été dès le départ une question éminemment politique née de la peur du pouvoir d?affronter une opposition, dont il ne serait pas le créateur ou qui émanerait de la volonté populaire». Autrement dit, cette décision de lever les scellés de son siège national est purement politique de l?avis de Wafa. Mais à quoi obéit-elle ? Autre question qui se pose : la décision n?annoncerait-elle pas la prochaine reconnaissance du mouvement dit islamiste ? Selon une source digne de foi, la question a été tranchée et Wafa sera, en principe, agréé dans les prochains jours. Le mouvement de Sid Ahmed Ghozali, qui attend, pour sa part, son agrément depuis plusieurs mois, bénéficiera-t-il de la même mesure ? En tout cas, la présidentielle de 2004 ne sera pas étrangère à tout changement qui interviendra sur ce plan. Il y a lieu de rappeler enfin que Taleb Ibrahimi s?était présenté à la présidentielle de 1999. A la dernière minute, il s?est retiré de la course au même titre que Hocine Aït Ahmed, Mokdad Sifi, Youcef Khatib, Abdallah Djaballah et Mouloud Hamrouche. Malgré cela, il s?est classé deuxième derrière Abdelaziz Bouteflika.