Action L?Algérie a pris l?initiative de proposer l?adoption et la mise en place d?un programme permanent de prévention et de lutte contre l?invasion des criquets. La stratégie, mise en ?uvre en coordination avec les pays du Sahel (Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie), consiste à mette en échec, dans ces régions, toute tentative de début d?invasion. Pour cause : la collaboration régionale depuis le début des infestations n?a pas atteint les objectifs escomptés, car la contribution des pays donateurs, notamment l?Algérie, a eu lieu une fois l?infestation déclarée, la situation a été difficilement maîtrisable. «Les zones du Sahel sont des régions de départ pour les criquets pèlerins. Un tel dispositif permettra à l?avenir d?éviter une situation épouvantable et de dépenser des coûts moindres dans les opérations de lutte et de traitement. L?aide internationale est parvenue tardivement, plusieurs réunions ont dû être organisées à Rome pour convaincre ces pays du danger, ils ne semblaient pas conscients ! Si la réaction de ces pays avait été rapide, nous aurions évité cette catastrophe», a indiqué M. Chelghoum du ministère de l?Agriculture et du Développement rural, lors d?une conférence de presse qu?il a animée hier pour dresser le bilan de la lutte anti-acridienne. D?ailleurs, dans ce cadre, une réunion est prévue entre experts algériens, mauritaniens et marocains la semaine prochaine pour coordonner leurs efforts dans ce sens. «Actuellement, la situation reste stable, nous venons de clôturer la phase automnale, nous en sommes sortis vainqueurs, nous avons atteint les objectifs fixés : empêcher ces insectes de dépasser le mont de l?Atlas saharien avec zéro dégât. C?est le résultat d?efforts acharnés». Selon l?orateur, la période printanière (mars-août) qui sera entamée, est la plus sérieuse. «L?Algérie a mis en place un important dispositif de lutte et de prévention pour faire face à d?éventuelles infiltrations à partir des pays du Sahel. Les zones concernées sont situées entre le grand Erg oriental (Ouargla, El-Oued, Biskra), le nord du plateau de Tadmaït (Ghardaïa, Laghouat) et les wilayas du centre et de l?est adossés au versant sud de l?Atlas saharien. Ce plan de lutte englobe toutes les wilayas du pays, nous nous sommes préparés à affronter des situations extrêmes, l?extrême est que les criquets parviennent à Alger. C?est une hypothèse, puisque nous constatons une accalmie en Mauritanie et dans les pays du Sahel». Le plan de lutte visera particulièrement la surveillance des frontières avec la Mauritanie et le Maroc où d?éventuelles invasions sont attendues. Parallèlement, un dispositif de surveillance est mis en place pour dépister les apparitions de bandes larvaires et de les traiter systématiquement sur les lieux d?éclosion. L?opération sera encadrée sur le territoire national par 140 000 agents, près de 400 000 ha seront traités par jour alors que 24 hélicoptères et 760 véhicules équipés assureront la prospection. Depuis le début des opérations de traitement, près de 17 milliards de dinars ont été dépensés pour protéger 14 milliards de dollars de production agricole de valeur annuelle.