Position Les responsables du plus vieux parti de l?opposition ont sévèrement critiqué la politique du pouvoir, en qualifiant même sa stratégie de «politique de bricolage». «L?actuel texte portant projet de loi sur les hydrocarbures est une véritable bombe à retardement qui menace d?exploser sous le ciel déjà sombre de l?économie nationale. Notre pays, qui connaît toutes les tares d?une économie essentiellement basée sur les revenus de la rente pétrolière, a évité la banqueroute totale grâce à ses revenus pétroliers (?). Nul n?a le droit de disposer à sa guise des richesses du sous-sol national censées être protégées par la Constitution?», a lancé d?emblée le premier secrétaire national du parti, Ali Laskri qui a expliqué que ce projet est basé «sur une hypothèse erronée portant le nombre de puits d?exploitation à 8 pour 10 000 km2 (?). Pour faire croire à une sous-exploitation des ressources nationales». Le porte-parole du parti n?a pas mâché ses mots : «En faisant passer la part de l?Etat de 95% à moins de 80%, en ne tenant pas compte de la concurrence régionale, en ignorant les risques de non-rentabilité des investissements internationaux de Sonatrach, cet avant-projet consacre la ruine de cette entreprise et dépossède l?Etat et le peuple algériens de la seule ressource dont ils disposent.» Selon l?orateur, les Algériens doivent être informés du contenu et du traitement de ce lourd dossier. «Il est criminel de masquer les enjeux fondamentaux de cette loi. Il est criminel de jouer avec l?avenir de notre pays de la sorte?», a-t-il encore ajouté. Dans ce cadre, le FFS demande une «expertise nationale et internationale de nos richesses en hydrocarbures, car il serait fallacieux de se cacher derrière l?argument de souveraineté nationale puisque ce projet a été élaboré par un bureau étranger». Prenant la parole, le chargé de la communication du parti, Karim Tabou, n?en sera pas moins sévère. «Le pouvoir veut dialoguer. Nous exigeons que le lieu et l?objectif de ce dialogue soient arrêtés d?un commun accord et que les débats soient retransmis en direct à la télévision. Le FFS souhaite que la presse soit présente aussi», a-t-il déclaré, faisant allusion à l?invitation au dialogue lancée par le Chef du gouvernement. Tout en démentant que le FFS a été contacté par le gouvernement, M. Tabou a indiqué : «Ce sont de fausses rumeurs.» Evoquant le retrait des élus de Kabylie par un décret officiel, il a affirmé que si ce processus était suivi, cela serait «un coup de force» du pouvoir. «C?est un décret illégal et hors la loi. Le FFS a toujours réussi à montrer que le gouvernement est incapable de suivre les lois qu?il a lui -même promulguées. Ce décret n?a aucune assise juridique. Et puis, il est aberrant de voir se dérouler un dialogue entre le Chef du gouvernement, qui se targue de respecter la loi, avec une mouvance qui n?a aucune représentation juridique !» L?orateur a dit que le retrait des élus est un complot contre le parti. «Nous sommes sur le terrain, nos structures travaillent avec les comités de village, la population et les associations de la Kabylie. N?ayant pas pu mobiliser la population contre nos élus, le pouvoir a eu recours à ce décret pour nous éloigner.» Il a notamment dénoncé les «actes de sabotage et de violence», comme «l?occupation de force du théâtre de Tizi Ouzou, l?opération musclée contre 69 enseignants qui souhaitaient une entrevue avec le wali de Tizi Ouzou et les autres atteintes aux droits de l?Homme en Algérie». «Le pouvoir nous abreuve d?une cascade d?absurdités pour nous empêcher de participer aux débats citoyens. On parle d?amnistie alors que les prisons algériennes regorgent de citoyens qui ont manifesté et réclamé leurs droits. De quelle amnistie parlons-nous alors ? On parle du week-end universel alors que, par ailleurs, on vend l?Algérie !» Par ailleurs, Karim Tabou a critiqué les dernières mesures annoncées par le gouvernement, notamment l?indemnisation des familles victimes du Printemps berbère. «Ce sont des indemnisations politiques pour occulter les responsabilités de certains dans les assassinats commis.»