Thèmes A Alger, on ne parlera ni de l?Irak, ni du conflit syro-libanais, ni de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU demandant à la Syrie de quitter le Liban, ni du Sahara occidental. Pourtant, ces sujets, qui méritent traitement et remède, devaient en principe venir se greffer aux seize points inscrits à l?ordre du jour et dont l?importance n?a d?égal que le risque d?embrasement de ces foyers de tension. Le sommet, qui débutera demain au Palais des peuples en présence des invités de choix que sont Zapatero, Annan et Barnier, devra pourtant absolument contourner ces questions explosives s?il veut déboucher sur un consensus minimum de pays arabes plus que jamais en mal de réunification. Hier, les ministres des Affaires étrangères ont balisé le terrain en adoptant les projets des résolutions relatifs, notamment, à la réforme de la Ligue arabe et à l?action arabe commune. Il est ainsi question de l?amendement de certains articles de la charte de la Ligue, les points traditionnels, le nouveau mode de vote au sein de l'institution et la création d?un Parlement arabe. Les ministres arabes ont également adopté les amendements relatifs à la création d?un mécanisme de suivi de l?application des décisions des sommets arabes et le rapport du comité de suivi relatif à la présidence du sommet ainsi que le rapport du secrétaire général de la Ligue concernant l?action arabe commune. Point nodal de l?avant-sommet, les ministres des AE se sont mis d'accord pour remanier la proposition jordanienne selon laquelle, et comme soutenu lors du sommet de Beyrouth en 2002, il est demandé à Israël un retrait total des territoires arabes occupés, conformément «au droit international, au principe de la terre contre la paix, à la conférence de Madrid» en échange de quoi les «pays arabes pourraient, a fortiori, considérer que le conflit israélo-arabe a pris fin et développer des relations normales avec Israël dans le cadre de la paix globale». En tout état de cause, le Sommet arabe, sous l?égide de Bouteflika, veut opérer sa mue et éviter les clivages du passé qui ont de tout temps mis la nation arabe dos au mur face aux problèmes de l?heure, principalement à cause des intérêts étroits des uns et des autres. Des problèmes qui, par la force des choses, ont poussé tout le monde à ne pas tenir le même langage. La quote-part de chaque pays, même les plus nantis, dans le financement de la Ligue arabe en est évidemment un. Cela dénote, à bien des égards, que la ligue de Amr Moussa n?a jamais constitué une tribune officielle, loin s?en faut, d?où sa nécessaire réforme.