Lecture Dans son rapport rendu public jeudi, l'instance onusienne a montré du doigt la Syrie, suggérant presque l'implication de Damas dans l?attentat. Ce rapport d?enquête sur l?assassinat de Rafic Hariri souligne, en effet, le combat de ce dernier «pour mettre fin à l'influence de la Syrie sur le Liban». Rédigé par une mission d'enquête dirigée par le policier irlandais, Peter Fitzgerald, le document décrit notamment «les menaces dirigées contre Hariri par le président syrien Bachar Al-Assad et l'insistance de la Syrie pour maintenir au pouvoir le président libanais prosyrien Emile Lahoud». Les enquêteurs mentionnent que l'ex-Premier ministre assassiné espérait «récupérer le contrôle» du gouvernement à l'issue du mandat de Lahoud. Cependant, ce dernier, était maintenu au pouvoir par une «décision du Parlement libanais d'amender la Constitution pour permettre à Lahoud de rester au pouvoir trois ans de plus». Selon les enquêteurs, «Hariri a rencontré Assad dans la capitale syrienne dans une dernière tentative pour le convaincre de ne pas soutenir la prolongation» du mandat de Lahoud. Mais M. Assad a dit à Hariri que «Lahoud devrait être considéré comme son représentant personnel au Liban et que s'opposer à lui équivalait à s'opposer à Assad lui-même», affirme la mission d'enquête. Cette réponse intransigeante avait conduit Hariri à la démission le 9 septembre. Selon la mission d'enquête, «Assad a menacé physiquement à la fois Hariri et le leader druze, Walid Joumblatt, s'ils s'opposaient à la prolongation du mandat de Lahoud». Assad «préférerait briser le Liban sur les têtes de Hariri et de Joumblatt plutôt qu'on remette en cause sa parole au Liban», ajoute ce rapport. Le ministre libanais de l'Intérieur a déclaré, hier, «être prêt à répondre aux questions d'une commission d'enquête indépendante de l'ONU si l'Etat libanais décide d'accepter la formation d'une telle commission pour enquêter sur l'assassinat de Rafic Hariri». M. Frangié a jugé que le rapport présenté par le chef de la mission d'enquête, l'Irlandais, Peter Fitzgerald, contenait «trois points positifs», tous relatifs à des aspects qu'il a lui-même critiqués dans le déroulement de l'enquête par les autorités libanaises. Pour sa part, le ministre de la Défense du gouvernement démissionnaire, a accusé la mission de l'ONU d'avoir «dépassé ses prérogatives» et averti que si le Conseil de sécurité décidait d'une enquête indépendante, celle-ci devrait nécessairement coopérer avec les autorités libanaises.