Vision La Centrale syndicale estime que les salaires sont toujours gérés par un obsolète Statut général des travailleurs (SGT). «L?année 2006 sera celle de la révision de la grille des salaires», a tenu à rassurer Abdelmadjid Sidi Saïd, patron d?une Ugta en quête de redéploiement stratégique dans le nouveau contexte socio-économique qui se profile à l?horizon. Son intervention prend à l?évidence l?allure d?un «paravent» contre les augmentations annoncées ces derniers jours, notamment par le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, et devant, en principe toucher l?eau, le gaz et l?électricité pour ne citer que les produits de large consommation. Dans ce registre, le secrétaire général de l?Ugta a déclaré, hier, devant le personnel du paramédical que l?actuelle grille des salaires «n?est plus adaptée à la conjoncture actuelle». Selon lui, la situation est au stade de l?approche. «L?Ugta a mis en place un groupe de travail chargé de réfléchir à une approche sur une nouvelle grille de salaires». Sidi Saïd n?a toutefois pas parlé d?échéance précise. Il s?est contenté de dire seulement que «cela sera possible après adoption du projet de loi relatif à la Fonction publique à partir de la prochaine session du Parlement», c?est-à-dire l?automne prochain. D?ici à là, «la création de nouvelles structures syndicales dans les différents corps et la mise en place de textes propres à chaque secteur de la Fonction publique faciliteront le travail d?approche pour une nouvelle grille des salaires», a ajouté Sidi Saïd qui s?exprimait justement à l?occasion de l?installation du Syndicat national du paramédical. L?entreprise ne s?annonce cependant pas une sinécure. La Centrale syndicale a dû, en effet tout le temps, préférer le wait and see sans pour autant réussir à contourner l?intransigeance du gouvernement qui, malgré l?actuelle embellie financière (plus de 40 milliards de dollars de réserves de change) refuse de parler le langage de la revalorisation des salaires, le fameux article 87 bis étant la parfaite illustration. La politique budgétaire du gouvernement n?est pas la seule à mécontenter l?Ugta. Les différents patronats, qui ont tout le temps annoncé leur refus d?augmentations de salaires précoces de peur d?un risque d?inflation ou pour éviter de lourdes charges salariales, sont aussi des rivaux de taille. Et pour aller au bout de ses convictions, l?Ugta mise sur l'impérative «unification des rangs», comme cela s?est fait hier avec les paramédicaux avant que l?opération ne s?étende, dans les jours à venir, aux autres secteurs.