El-kaous ou el-koura, jeu de balle traditionnel typique de la société auressienne, ne se pratique plus dans les campagnes de la région de Batna où il faisait pourtant partie des séculaires fêtes célébrant la venue du printemps. il n?y a pas encore très longtemps, les familles et groupes de voisins sortaient au début de chaque printemps vers les grands espaces et prairies environnantes dans une sorte de grande kermesse où la principale distraction était el-kaous, jeu de balle qui présente beaucoup de similitudes avec le hockey sur gazon. El-kaous se joue entre deux équipes à nombre égal, mais limité de joueurs cherchant chacun à maintenir le plus longtemps possible la balle en utilisant des crosses sans recourir ni aux mains ni aux pieds. La violence verbale et encore plus la corporelle sont strictement interdite dans ces joutes où le souci purement ludique prime sur la course à la victoire. La balle utilisée par les joueurs est faite à partir de chutes de tissu ou de brins d?herbes rassemblées et attachées par des fils de sorte à former un ballon bien rond. Discipline masculine, el-kaous a fini, ces dernières années, par se démocratiser et s?ouvrir aux enfants et même aux femmes mais dans le strict respect des traditions conservatrices de la société auressienne qui ne tolère pas la mixité. La partie dont la fin ne dépend que de l?épuisement physique des joueurs donne lieu à un festin collectif dont le plat roi est khoubzet errabie (galette du printemps), une confiserie traditionnelle préparée avec de la semoule fine grillée et mélangée aux dattes molles et au beurre de ferme. Les jeunes ignorent aujourd?hui tout de ce jeu de balle qui ne survit qu?à travers les vagues souvenirs des plus âgés dont certains aimeraient à voir cette activité ludique ressuscitée par les générations montantes. Même si, reconnaissent-ils, la télévision a fini par jeter aux oubliettes de multiples jeux de sociétés ayant, des siècles durant, servi à véhiculer les valeurs culturelles de la société.