Résumé de la 6e partie Aladdin, tout fier de sa nouvelle tenue, prend un malin plaisir à se promener dans les jardins de la ville. Aladdin se leva et s'habilla, le lendemain de grand matin, pour être prêt à partir quand son oncle viendrait le prendre. Après avoir attendu longtemps, à ce qu'il lui semblait, l'impatience lui fit ouvrir la porte et se tenir sur le pas pour voir s'il ne le verrait point. Dès qu'il l'aperçut, il en avertit sa mère et, en prenant congé d'elle, il ferma la porte et courut à lui pour le joindre. Le magicien africain fit beaucoup de caresses à Aladdin quand il le vit. «Alors, mon cher enfant, lui dit-il d'un air riant, je veux vous faire voir aujourd'hui de belles choses.» Il le mena par une porte qui conduisait à des grandes et belles maisons, ou plutôt à des palais magnifiques qui avaient chacun de très beaux jardins dont les entrées étaient libres. A chaque palais qu'ils rencontraient, il demandait à Aladdin s'il le trouvait beau ; et Aladdin, en le prévenant, quand un autre se présentait : «Mon oncle, disait-il, en voici un plus beau que ceux que nous venons de voir.» Cependant ils avançaient toujours plus avant dans la campagne, et le rusé magicien, qui avait envie d'aller plus loin pour exécuter le dessein qu'il avait dans la tête, prit occasion d'entrer dans un de ces jardins. Il s'assit près d'un grand bassin qui recevait une très belle eau par un mufle de lion de bronze, et feignit qu'il était las afin de faire reposer Aladdin. «Mon neveu, lui dit-il, vous devez être fatigué aussi bien que moi ; reposons-nous ici pour reprendre des forces : nous aurons plus de courage à poursuivre notre promenade.» Quand ils furent assis, le magicien africain tira d'un linge attaché à sa ceinture des gâteaux et plusieurs sortes de fruits dont il avait fait provision, et il l'étendit sur le bord du bassin. Il partagea un gâteau entre lui et Aladdin et, à l'égard des fruits, il lui laissa la liberté de choisir ceux qui seraient le plus à son goût. Pendant ce petit repas, il entretint son prétendu neveu de plusieurs enseignements qui tendaient à l'exhorter de se détacher de la fréquentation des enfants et de s'approcher plutôt des hommes sages et prudents, de les écouter et de profiter de leurs entretiens. «Bientôt, lui disait-il, vous serez un homme comme eux, et vous ne pouvez vous accoutumer de trop bonne heure à dire de bonnes choses à leur exemple.» Quand ils eurent achevé ce petit repas, ils se levèrent, et ils poursuivirent leur chemin au travers des jardins, qui n'étaient séparés les uns des autres que par de petits fossés qui en marquaient les limites, mais qui n'en empêchaient pas la communication. La bonne foi faisait que les citoyens de cette capitale n'apportaient pas plus de précaution pour s'empêcher les uns les autres de se nuire. Insensiblement, le magicien africain mena Aladdin assez loin au-delà des jardins, et le fit traverser des campagnes qui le conduisirent jusques assez près des montagnes. (à suivre...)