Obstacles Sur la délicate question de l?élargissement des instances onusiennes et la définition du terrorisme, le SG de l?ONU enregistre les premières difficultés. Le très ambitieux projet de réforme de l?ONU, dont Kofi Annan, souhaite l?adoption vers juin ou juillet, lors d'un sommet mondial à New York en septembre, avant la session annuelle de l'Assemblée générale qui marquera le 60e anniversaire de la création de l'ONU, semble buter sur les premières résistances. D?abord, le délai calendaire proposé par le SG pour l?adoption du projet ne fait pas consensus. Les trois poids lourds, la Chine, les Etats-Unis et la Russie, ont, ainsi, rejeté l'idée d'imposer «des dates butoir artificielles», affirmant même que certaines réformes pouvaient être adoptées avant l'été. Et ont, en outre, semblé écarter l'idée d'un vote en prônant le plus large consensus possible. Seconde source de divergence, la définition du terrorisme contre laquelle Moscou et Washington ont tous deux mis en garde contre un amalgame entre les actes terroristes et «les opérations militaires des Etats» , dans une allusion évidente à la Tchétchénie pour l'un et à l'Irak pour l'autre. La proposition de réforme la plus délicate, l'élargissement du Conseil de sécurité à 24 membres contre 15 actuellement, selon deux modèles possibles de répartition des sièges, est loin de rencontrer l'unanimité. Les Etats-Unis ont dit être partisans d'une réforme, à condition qu'elle accroisse l'efficacité du Conseil. Le Conseil à 15 ayant parfois du mal à prendre des décisions, on peut se demander si une telle prise de position des Etats-Unis n'équivaut pas à une opposition. L'Allemagne, qui fait cause commune avec le Brésil, l'Inde et le Japon pour que chacun obtienne un siège permanent dans un Conseil élargi, a exprimé l'intention de déposer un projet de résolution à l'Assemblée générale en mai ou juin, au nom de ce «G4». Aussitôt, un groupe de pays rivaux, surnommé à l'ONU le «Coffee Club» et mené par l'Italie, qui s'oppose à la candidature de l'Allemagne, a réuni plus de 100 délégations dans un hôtel de New York lundi dernier, pour lancer un mouvement appelé «Unis pour le consensus». Au nom du consensus qu'il juge impératif, ce groupe a affirmé son opposition à un vote.