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Une ville, une histoire
Des cris dans la nuit (7e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 18 - 04 - 2005

Résumé de la 6e partie Des cris, que Tahar entend cette fois, résonnent encore dans la nuit. Tahar demande à la logeuse de lui remettre les clés de la cave?
Elle hésite mais son fils insiste.
? Maman, on ne peut plus garder le secret plus longtemps?
Zahia et Tahar se regardent : un secret ? De quel secret peut-il s?agir ? Et surtout, quel rapport cela peut-il avoir avec les cris ?
? Venez, finit par dire la logeuse.
Elle n?a plus cet air arrogant et hostile qui la caractérise. Elle paraît plutôt triste, voire abattue. Elle avance, suivie de son fils, ouvre la porte de la cave et commence à descendre les marches.
? On y va, dit Tahar à Zahia.
Ils emboîtent le pas à la mère et au fils et se retrouvent dans la cave. Il y a là un désordre indescriptible : des meubles, la plupart en mauvais état, entassés, des vieux matelas et des ustensiles de cuisine hors d?usage.
? Approchez !, dit la femme.
Tahar et Zahia approchent et reculent aussitôt, frappés par une odeur nauséabonde. Les deux époux remarquent une forme humaine recroquevillée derrière un vieux bureau.
? Lève-toi !, ordonne la femme.
La forme se dresse. Tahar et Zahia reculent une seconde fois : la forme est celle d?une jeune femme? Mais quelle jeune femme ! Elle est vêtue de guenilles, elle a les cheveux ébouriffés comme si elle ne s?était pas peignée depuis longtemps ; son regard est hagard ; son corps et son visage sont recouverts d?une couche de crasse. La malheureuse a les pieds enchaînés comme une bête?
? Qui est cette personne ?, demande Tahar, très ému.
? Ma fille, dit la logeuse.
? Votre fille ?, demande Tahar, surpris.
? C?est cette personne qui pousse des cris ?, demande Zahia en tremblant.
? Oui, dit la logeuse.
Son fils, lui, a baissé la tête, honteux. C?est sa mère qui va donner les explications.
? Ma fille est atteinte d?une maladie congénitale, dit-elle. Dans les premières années de sa vie tout semblait à peu près normal, puis elle a commencé à faire des crises? On a consulté des médecins et on a compris qu?il n? y avait rien à faire. Alors, feu son père et moi avons décidé de la protéger?
? En l?enfermant comme une bête ?, dit Tahar en colère.
? Elle se sauvait de la maison, on ne pouvait pas la surveiller tout le temps !
? Il y a des centres de soins?
? On l?aurait négligée, peut-être même persécutée?
? Et vous, vous ne la persécutez pas, en l?enchaînant, en la laissant dans cet état de saleté épouvantable ?
Le jour même, il alerte les autorités et la malheureuse est évacuée vers l?hôpital? La logeuse devra rendre compte, à la justice, des mauvais traitements infligés à sa fille.
Quant à Tahar et à Zahia, ils quittent la maison?


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