Musique A 61 ans, l?impératrice de la chanson cap-verdienne est toujours aussi envoûtante. Le public algérois en a eu la preuve, lundi soir. «La musique adoucit les m?urs», cet adage trouve sa raison d'être dans la musique de Cesaria Evora, la chanteuse cap-verdienne venue verser sa musique-beauté sur un public avide de sensation. Devant une assistance des grands jours, Cesaria brisera, le temps d'une soirée, les chaînes de l'ennui. Invitée par l?établissement Arts et Culture, elle a convié le public à un voyage vers son pays, sa source, là-bas, loin, de l'autre côté du monde. Elle a chanté, plutôt raconté, avec beaucoup de c?ur, les souffrances, les joies de son peuple, des gens des bas-fonds qui n'ont que la mer pour rêver. Cesaria a chanté la norma, un mélange de fado et de blues. Il est question d'amour, de nostalgie et de souffrance dans ses textes chantés en créole, la langue du Cap Vert. La norma, une musique targuie version africaine, reflète ce sentiment profond qui anime les gens. Cette musique est le refuge du pauvre, du sentimental cap-verdien. Mais elle a chanté aussi la coladera, rapide, drôle, une musique de joie. Cesaria a envoûté son public lorsqu'elle a entamé Sodad. Surprise, elle a découvert un public acquis, qui reprenait ses chansons en ch?ur. Sodad, son plus grand succès, exprime «le profond sentiment des Cap-Verdiens obligés d?aller travailler à Sao Tomé, en contrepartie de contrats de misère». «Sodad parle d'attachement à la terre natale», a expliqué la chanteuse à la presse. Sept musiciens accompagnent la chanteuse dans l'expédition algéroise. Il faut dire que le terrain est acquis à cette impératrice du c?ur. Le temps est insignifiant, englouti par la musique d'Evora. Chaque musicien est un jour merveilleux illuminé par le soleil Evora. Du blues au norma en passant par des mélanges de salsa et de musique tropicale, l'universalisme était à portée de main d?un public émerveillé. Avec son riche répertoire composé d?une centaine de titres et de huit albums, la diva aux pieds nus a sillonné le monde où elle a, partout, un public toujours sous le charme.