Mémoire Pour le lancement de la saison culturelle 2003-2004, la bibliothèque nationale a choisi de rendre hommage au poète par un voyage à travers son héritage. A cette occasion, une exposition intitulée «Fouilles dans le fond de Jean Sénac» et comprenant ses ouvrages, ses manuscrits et carnets dont la majorité demeure inédite, des livres constituant sa bibliothèque, un film intitulé Diwan echems, des photographies et ses correspondances, se tient jusqu'au 30 septembre 2003. L'exposition s'articule autour des principaux aspects de l'?uvre-vie du poète et de ses débuts littéraires, a indiqué Amine Zaoui, le directeur général de la bibliothèque nationale, qui, dans une brève allocution, a rappelé le parcours artistique de Jean Sénac, «ce militant et poète amoureux de l'Algérie». «Puisse cette exposition susciter l'adhésion d'un plus grand nombre (d'hommes de culture) pour un poète de la révolution qui avait de l'amour pour sa mère-patrie, l'Algérie, dont il n'a cessé de chanter sa terre et ses hommes», écrit notamment Amine Zaoui dans le catalogue édité à cette occasion. Plusieurs intervenants, dont l'écrivain Rachid Boudjedra, ont aussi rendu un hommage appuyé au poète, tout en mettant en exergue ses qualités littéraires et surtout humaines. Issu d'une famille très modeste, ce natif de la ville de Beni-Saf a commencé à écrire des poèmes dès l'âge de 12 ans alors que ses premiers écrits dans la presse remontent à 1942. En 1952, Sénac lance la revue soleil qui publie des textes de Mohammed Dib, kateb Yacine, Mouloud Feraoun, Ahmed Sefrioui et des dessins de Baya, Bachir Yelles et Abdelkader Guemez. En 1953, il lance la revue Terrasses avec les écrivains Mohammed Dib et Mouloud Mammeri. Et en 1954, il publie son premier recueil de poésie intitulé Poème. En 1955, Jean Sénac rejoint la fédération du fln en France et milite pour l'indépendance de l'Algérie par diverses actions : conférences, installation d'une imprimerie clandestine et collaboration journalistique à El Moudjahid. En 1962, il est nommé secrétaire général du comité international de reconstitution de la bibliothèque universitaire d'Alger, brûlée par l'oas. En 1963, il est élu secrétaire général de l'union des écrivains algériens, présidée par l'écrivain Mouloud Mammeri et, en 1965, il crée la collection Poésie sur tous les fronts où sont publiés les premiers recueils de Rachid Boudjedra et Ahmed Azeggagh. Entre 1967 et 1971, Sénac anime, à l'ex-rta, l'émission radiophonique hebdomadaire Poésie sur tous les fronts. Depuis l'indépendance juqu'à la date de son décès (30 août 1973), en plus de ses activités littéraires, il aide de nombreux poètes et peintres à se faire connaître.