Stratégie Interdit de rassemblement à Alger, le bureau national du Cnapest a choisi Béjaïa pour débattre de l?avenir de son mouvement. Sous la houlette de son président Meziane Meriane, ce syndicat des enseignants du secondaire, qui représente pas moins de 24 wilayas et non reconnu par les pouvoirs publics, a sorti de son escarcelle une nouvelle stratégie pour faire aboutir ses revendications socioprofessionnelles et contrer, du coup, une tutelle qui «refuse de dialoguer» et contre le ministère du Travail qui «bloque toujours la décision d?agrément». Le ton menaçant, Meziane Meriane a martelé devant l?assistance que «les bulletins du troisième trimestre ne vont pas être remplis». Il s?agit là d?une énième réplique pour essayer de contrer le département de Benbouzid qui fait preuve, selon les membres du Cnapest, d?un «entêtement sans pareil», laissant les portes du dialogue hermétiquement fermées. L?ultimatum de cette nouvelle menace expirera à la fin du mois en cours. «Cet ultimatum s?étalera jusqu?à la fin mai. Ce délai est accordé à Benbouzid pour tenter de trouver une solution idoine à la crise et reconnaître la légitimité du Cnapest», a plaidé M. Meriane qui, au passage, a réfuté l?étiquette d?«islamiste» collé à son dos, lui qui ne s?en offusque guère puisque, selon ses dires, il a été souvent «une proie facile aux ragots visant à semer un climat de suspicion». La rétention des notes est une menace réelle qui impliquerait de facto un gros cafouillage dans le passage des élèves, ce que le ministre veut absolument éviter. Pour pousser plus loin ses revendications, le Cnapest a décidé d?impliquer aussi les partis politiques dans ce branle-bas de combat. A ce propos justement, le secrétaire national Larbi Nouar a tenu à préciser que le «Cnapest a décidé de saisir l?ensemble des partis politiques pour les amener à se solidariser avec nous et se prononcer sur les menaces qui pèsent sur les libertés individuelles». Cette saisine, qui prend l?allure d?une politisation des revendications, intervient, faut-il le rappeler, au moment où sept membres du syndicat sont sous contrôle judiciaire et donc interdits d?exercer leurs fonctions. Mais si jamais les choses ne changent pas d?un iota, le Cnapest recourra à des mesures beaucoup plus radicales dont la plus grave est le boycott systématique de la correction du baccalauréat. Ce sera donc au prochain conseil national, devant se tenir au début du mois de juin, de se prononcer.