Incidents Le mois d?avril a été particulièrement agité pour la région de l?Asie de l?Est. Au même titre que l?économie de la région fonctionnant à grande pompe, la situation politique est en pleine effervescence. Au centre des tractations se retrouvent deux puissances mondiales qui ont une longue histoire riche d?événements dignes de mention. Les relations entre la Chine et le Japon ne datent pas d?hier. Alors que la Chine impériale sous la dynastie des Tang (618-907) connaissait un développement fulgurant tant dans les domaines politique, religieux et scientifique qu?économique, le Japon émergeait de la société primitive. Les premières bases rigoureuses de l?Etat japonais furent donc jetées en s?inspirant directement du modèle chinois. A titre d?exemple, la capitale japonaise de Nara allait être construite selon le plan quasi identique de Chang?An, capitale de l?empire chinois. Au fil des siècles perdurèrent les échanges commerciaux et culturels. Cela n?a pas, pour autant, empêché des milliers de personnes de manifester récemment contre le Japon dans plusieurs grandes villes de Chine. Les plus grands rassemblements étaient évalués à près de 10 000 participants. Partout, des gestes de violence et de vandalisme ont été rapportés. L?ambassade et les consulats japonais ont été la cible de projectiles, des Japonais ont été agressés, des voitures japonaises ont servi d?exutoire à la haine antijaponaise, etc. Les médias chinois ont, en général, rapporté la ligne officielle du gouvernement, voulant que les manifestations aient été en réponse à la publication d?un manuel scolaire au Japon. Le manuel en question, selon les autorités chinoises, minimiserait les atrocités commises par les troupes japonaises en Chine lors de la Seconde Guerre mondiale, entre autres le massacre de Nanjing où environ 300 000 personnes ont péri. Selon le quotidien britannique The Telegraph, le manuel scolaire a été «produit par un groupe japonais de droite et est seulement utilisé dans une minorité d?écoles, un fait inconnu par la majorité des Chinois. Mais les dirigeants communistes l?ont utilisé pour attiser le sentiment du public». Fred Hiatt du Washington Post va aussi dans ce sens : «Plusieurs manuels reçoivent l?approbation du ministère à Tokyo et aucune école n?est forcée d?en utiliser un en particulier. Les questions de culpabilité et d?innocence par rapport à la guerre et celles d?historiographies adéquates sont débattues continuellement et ouvertement dans les universités, journaux et magazines japonais.»