Que reste-t-il de ces lieux magiques où nos parents et grands-parents se délectaient d?un café aux arômes incomparables préparé sur un feu de braises et servi dans des tasses en cuivre ? Elle est aujourd?hui évoquée avec beaucoup de nostalgie cette époque où M?rizek, El-Anka ou autre Ben Sari donnaient à ces endroits toute leur dimension culturelle. Les nostalgiques ne s?en consolent pas. Les cafés maures, qui faisaient leur joie et qui étaient leurs lieux de détente préférés, sont en voie de disparition, leur nombre ne cessant de diminuer même dans les contrées les plus éloignées. «C?est la fin d?une époque, c?est malheureux ! Surtout pour notre génération !», déplore un sexagénaire qui habite Bab El-Oued et qui, à défaut de trouver un café maure, s?est attablé dans un café populaire. Les cafés maures, qui ont marqué toute une époque de l?histoire de l?Algérie sous l?occupation, étaient des lieux de rencontres, de négociation, de commerce, de relations sociales, de débats culturels et religieux, mais aussi des lieux d?information et de propagande à une époque où la télévision et la radio étaient quasi absentes. Après l?indépendance, ces cafés maures faisaient toujours la fierté des Algériens qui se sentaient libres et estimaient que ces lieux faisaient partie de leur patrimoine culturel restitué. Jusqu?aux années 1980, on trouvait encore, un peu partout en Algérie, des dizaines de cafés maures qui étaient un repère pour la nouvelle génération.