Interrogation «L?Algérie met-elle tous les atouts de son côté pour être attractive ?». La question a été posée, hier, par Michel de Caffarelli, président de la Chambre française de commerce et d?industrie en Algérie (Cfcia), au cours d?une conférence débat sur les relations économiques et commerciales algéro-françaises, tenue au centre de presse d?El Moudjahid à la veille de la 38e édition de la Foire internationale d?Alger. De Caffarelli s?est interrogé sur la lenteur des procédures concernant la privatisation des 1 200 entreprises algériennes en attente pour être privatisées «des groupes français sont toujours intéressés par ces entreprises», dira-t-il, soulevant le problème du foncier en Algérie qui, selon lui, est à des prix exorbitants. En outre, «les moyens de communication et de transport doivent être développés et les droits de douanes ne doivent pas pénaliser et nous avons besoin d?un système judiciaire clair et transparent. Il n?y a pas de règles de contrôle des changes, ce qui risque de repousser les investisseurs étrangers», a-t-il proclamé. M. Khodja, sénateur, a tenu à préciser au président de la Chambre de commerce français, concernant la lenteur des dispositions de privatisation, que «le gouvernement algérien ne va pas brader ses entreprises». La foire internationale, qui débute aujourd?hui, sera marquée par une forte présence étrangère, dont une large présence d?entreprises françaises. Celles-ci ont investi 34 millions d?euros, ce qui fait de ce pays le premier investisseur européen en Algérie. «C?est la première manifestation collective française à l?étranger. Elle expose en Algérie depuis sept ans», rappelle de Caffarelli. Près de 200 petites et moyennes entreprises françaises sont présentes dans le marché algérien, dont un grand nombre est intéressé par la réalisation des projets du métro d?Alger et de l?autoroute Est-Ouest, les banques, les travaux publics et l?automobile. De Caffarelli a tenu à préciser que la France veut garder sa place de premier exportateur vers notre pays après l?ouverture du marché algérien. 25% des importations algériennes sont françaises, surtout dans les médicaments, les voitures, l?agroalimentaire, les outils et les machines. Le pavillon français occupera près de 10% de la surface d?exposition dans la foire cette année avec la participation de 388 entreprises. La Chambre de commerce et d?industrie en Algérie vient de fêter ses trente ans d?existence le 29 mai. Elle a été créée en 1975. Elle compte plus de 1 500 entreprises adhérentes, toutes nationalités confondues, avec près d?une centaine de demandes d?inscription par mois «mais nous avons une sélection sévère qui exige des adhérents la valeur ajoutée», conclut le président de la Cfcia. Pour rappel, les exportations françaises pour l?année 2004 ont atteint 4,2 milliards d?euros, soit une hausse de 14% par rapport à 2003.