Désarroi Dans moins de deux semaines, c?est la reprise des entraînements au sein de plusieurs clubs. Au Mouloudia d?Alger, c?est toujours le flou total et à tous les niveaux. A défaut d?une communication digne d?un grand club, personne n?est en mesure de savoir ce qui se passe chez le doyen des clubs algériens. Les supporters sont les premiers à s?inquiéter de la situation de leur club et ils l?ont fait savoir en faisant le pied de grue, jeudi dernier, devant le siège du MCA à Chéraga. Ils étaient au moins une soixantaine à venir frapper à la porte du club sans que personne ose les accueillir ou leur adresser la parole. Pis encore, ils auront la visite des Nissan de la sûreté de daïra de Chéraga, à leur tête le commissaire en personne, qui exigera leur carte nationale d?identité. Le chef de la police tentera de jouer les intermédiaires en demandant au groupe de supporters de déléguer une dizaine de personnes pour, éventuellement, rencontrer le président Messaoudi ou un autre dirigeant. Ce ne fut finalement qu?un leurre puisque les supporters patienteront jusqu?à 20h 30 avant de rebrousser chemin bredouilles, mais en se donnant le mot de revenir aujourd?hui samedi et en force. Rien ne semble donc altérer la détermination de ces supporters qui, une fois encore, ont été déçus par leurs dirigeants. D?ailleurs, jeudi dernier, certains cadres de l?équipe ont quitté la villa en claquant la porte. Le défenseur Kamel Bouacida a refusé les 20 millions de centimes sur les 290 que lui doit le club tout en jurant ses grands dieux de quitter le Mouloudia. Le capitaine Ameur Benali cachait mal sa colère, alors que Deham a lancé aux supporters présents : «Je pars à l?USMA, qu?ils gardent leur argent !» C?est dire que les nouvelles parvenant de Chéraga sentent toujours le roussi. Les supporters, eux, attendent, nous dit-on, demain, pour passer à l?action, c?est-à-dire en adressant cette fois une lettre ouverte au président de la République dans laquelle ils solliciteront son intervention pour sauver le club et en demandant le départ de l?actuelle équipe dirigeante. Mais pourquoi demain ? Il paraît que c?est demain que sera tranchée la question de qui reprendra les rênes du club : Aymen, le jeune président de l?US Biskra, ou bien un autre que choisiront les membres de l?association El-Mouloudia. La réunion décisive, comme nous l?annoncions dans notre dernière livraison, entre Rachid Marif, le président d?honneur d?El-Mouloudia, revenu ces derniers jours sur la scène du club, et Aymen n?a pas eu lieu ce week-end, elle a été reportée à demain. Selon quelques indiscrétions, Marif serait confronté à deux problèmes : l?un d?ordre réglementaire, puisque le président Messaoudi, du moins son équipe, a été élu pour un mandat de quatre ans, comment alors sera introduit Aymen ? La seconde concerne le candidat lui-même. Marif aurait, nous dit-on, changé d?avis sur Aymen, car on lui a chuchoté que ce dernier avait des problèmes de chèques sans provision et qu?il n?était pas crédible pour prétendre être à la tête du Doyen. C?est aussi le travail de coulisses de certains dirigeants qui ne sont pas du tout chauds à l?idée de la venue d?Aymen. Pour les supporters du MCA, la sortie médiatique du président d?honneur de l?association El-Mouloudia, il y a quelques semaines après plus d?une année de son retrait des affaires du club, sa rencontre avec Aymen et son poids décisionnel sont des preuves que le changement est inévitable. A moins d?un retournement de situation qui enfoncerait le Doyen dans une crise et dans un feuilleton qui tiendrait en haleine l?opinion durant tout l?été. L?année dernière, c?était l?histoire de l?assemblée générale, il y a trois ans ce fut le mauvais feuilleton de la relégation, cette fois le peuple du Mouloudia exige le changement dans la gestion des affaires du club. A moins qu?on n?ait peur du changement au sein du Doyen. En tous les cas, les Mouloudéens retiennent leur souffle en attendant la réaction de Marif et son passage à l?acte pour entreprendre le changement promis.