Résumé de la 77e partie Aladdin ordonna au génie de transporter le palais avec tout ce qu?il contenait d?Afrique en Chine. Là, le sultan était toujours inconsolable d?avoir perdu sa fille. L'aurore ne faisait que de paraître lorsque le sultan vint à ce cabinet, le même matin que le palais d'Aladdin venait d'être rapporté à sa place. En entrant, il était si recueilli en lui-même et si pénétré de sa douleur qu?il jeta les yeux d'une manière triste du côté de la place où il ne croyait voir que l'air vide sans apercevoir le palais. Mais, comme il vit que ce vide était rempli, il s'imagina d'abord que c'était l'effet d'un brouillard. Il regarde avec plus d'attention, et il connaît, à n'en pas douter, que c'était le palais d'Aladdin. Alors, la joie et l'épanouissement du c?ur succédèrent aux chagrins et à la tristesse. Il retourne à son appartement en pressant le pas et il commande qu?on lui selle et qu?on lui amène un cheval. On le lui amène, il le monte, et il lui semble qu?il n?arrivera pas assez tôt au palais d?Aladdin. Aladdin, qui avait prévu ce qui pouvait arriver, s'était levé dès la petite pointe du jour et, dès qu'il eut pris un des habits les plus magnifiques de sa garde-robe, il était monté au salon aux vingt-quatre croisées, d'où il aperçut que le sultan venait. Il descendit et il fut assez à temps pour le recevoir au bas du grand escalier et l'aider à mettre pied à terre. «Aladdin, lui dit le sultan, je ne puis vous parler que je n'aie vu et embrassé ma fille.» Aladdin conduisit le sultan à l'appartement de la princesse Badroulboudour ; et la princesse ? qu'Aladdin, en se levant, avait avertie de se souvenir qu'elle n'était plus en Afrique, mais dans la Chine et dans la ville capitale du sultan son père, voisine de son palais ?venait d'achever de s'habiller. Le sultan l'embrassa à plusieurs fois, le visage baigné de larmes de joie, et la princesse, de son côté, lui donna toutes les marques du plaisir extrême qu'elle avait de le revoir. Le sultan fut quelque temps sans pouvoir ouvrir la bouche pour parIer, tant il était attendri d'avoir retrouvé sa chère fille, après l'avoir pleurée sincèrement comme perdue ; et la princesse, de son côté, était tout en larmes de la joie de revoir le sultan son père. Le sultan prit enfin la parole. «Ma fille, dit-il, je veux croire que c'est la joie que vous avez de me revoir qui fait que vous me paraissez aussi peu changée que s'il ne vous était rien arrivé de fâcheux. Je suis persuadé néanmoins que vous avez beaucoup souffert. On n'est pas transporté dans un palais tout entier, aussi subitement que vous l'avez été, sans de grandes alarmes et de terribles angoisses. Je veux que vous me racontiez ce qui en est, et que vous ne me cachiez rien.» (à suivre...)