Portrait Depuis 1982, Fahd a régné, en monarque tenace et prudent dans un pays marqué par deux guerres du Golfe, une chute spectaculaire des cours du pétrole et l?apparition de la nébuleuse Al-Qaîda sur le sol saoudien. Après une jeunesse quelque peu dissipée, cet homme au visage empâté marqué d'une moustache et d'un bouc noir se pose, dès son accession au trône, en 1982, en leader du monde islamique. De l'Afghanistan, alors occupé par les troupes soviétiques, au Maghreb, en passant par l'Afrique, le roi Fahd joue la carte financière pour contrer le communisme ou soutenir des mouvements islamistes, avec l'aval public ou tacite des Etats-Unis. Fahd, dont le nom signifie léopard en arabe, était né en 1921, selon les estimations les plus fiables, et était le huitième fils d'Abdel Aziz Ibn Saoud, le fondateur du royaume. Ministre de l'Education dès 1953, il ouvre l'instruction publique aux jeunes filles et introduit l'enseignement des sciences. Il était devenu prince héritier en 1975 lors de l'accession au trône de Khaled, à la suite de l'assassinat du roi Fayçal. En 1986, Fahd adopte le titre de «Gardien des Lieux Saints de l?Islam», La Mecque et Médine. Durant un règne de plus de 20 ans écourté par la maladie, il avait dû faire face à deux guerres du Golfe, la première, en 1991, l'ayant amené à prendre la décision historique d'autoriser le déploiement de troupes américaines dans le royaume. Il avait aussi été confronté, dans les années 1980, à l'effondrement des cours du pétrole, qui l'avait poussé, dès 1986, à réduire les subventions de l'Etat. En 1992, il avait engagé les premières réformes politiques du royaume pour tenter de neutraliser l'opposition islamiste, qui critiquait notamment la présence américaine et la facture astronomique de la première guerre du Golfe. Dans l'espoir de prévenir toute agitation de la part des islamistes, Fahd décide, en 1992, de lancer les premières réformes politiques de l'histoire du royaume. Il crée alors un Conseil consultatif (Majlis al-Choura) de 60 membres, qui en compte aujourd'hui 150, tous nommés, et promulguait une Loi fondamentale, sorte de Constitution inspirée de la charia qui laisse le pouvoir entre les mains des Al-Saoud. Sa santé était déclinante depuis une embolie cérébrale subie en novembre 1995. Depuis, sa santé se dégrade rapidement et il doit subir plusieurs opérations, au point d'être confiné dans un fauteuil roulant.