Inspiration Chaque année, le festival d?art dramatique de Mostaganem suscite réflexion. Le festival d?art dramatique de Mostaganem permet d?avoir une approche critique ? et même analytique ? de l?action théâtrale en Algérie et de faire une évaluation du théâtre aussi bien au plan de la production que de la qualité. Cette année, pour la 38e édition, le constat est déplorable : le niveau s?avère insuffisant, à l?exception de quelques productions qui peuvent sortir du lot, mais qui demeurent, toutefois, passables, juste moyennes. Cela nous amène à réfléchir sur le théâtre en Algérie. Où en est-il ? Il est dit, çà et là, que le théâtre s?est engagé dans «la voie d?une salutaire refondation à laquelle il va devoir une véritable renaissance». Il est dit encore que l?on assiste, ces dernières années, à «une mue d?un théâtre bien vivant», ou bien il est question d?«un autre théâtre qui prend progressivement place»? Tant de propos et d'observations qui, pour certains, s?avèrent des certitudes et supposent un renouveau dans le domaine du théâtre, notamment au plan de la création. Il se trouve, toutefois, que lors des différentes représentations auxquelles nous avons assisté durant tout le Festival, nous nous sommes vite rendu compte que toutes les pièces, hormis deux ou trois, manquaient de conscience théâtrale et de teneur esthétique. Nous avons été frappés par l?absence tant au plan de l?artistique que du thématique de la création. L?effort dans la mise en scène et la scénographie n?y était pas, non plus. Le jeu (pour la plupart) était inefficace, incompétent. Toutes, sans exception, tombaient dans l?amateurisme et ce, au sens dépréciatif du terme. Ce théâtre relève d?une action irréfléchie et maladroite. Ce n?est pas un théâtre en rénovation comme le prétendent quelques professionnels, mais d?un théâtre d?improvisation, voire de fortune. Ce que nous déplorons également, c?est bien l?absence d?un esprit initiateur, voire créatif quant aux compositions musicales. Les musiques utilisées dans les pièces en vue de conférer à l?histoire plus d?émotions et d?effet dramatique ne sont pas d?inspirations individuelles. Ce sont des reprises : il s?agit de bandes originales de films, comme celle de Gladiator. Et de telles pratiques réduisent la pièce et nuisent à sa qualité ainsi qu?à sa crédibilité. Autant de maladresses et notamment de manque d?initiatives et de rigueur portent atteinte au théâtre, le ramènent à une action purement simpliste propre à un amateurisme dépassant l'entendement.