Vision n «Nous aurions souhaité que le projet en question soit ponctué d?un programme socioéconomique et l?officialisation de tamazight.» «Nous avons toujours été pour la paix et la réconciliation nationale car, à notre avis, la sécurité constitue le pilier de tout développement», a déclaré, hier, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, à l?occasion de la clôture des travaux de l?université d?été des jeunes du parti organisée à l?Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l?audiovisuel de Bordj El-Kiffan. La conférencière, tout en rappelant les efforts consentis par son parti pour mettre un terme à la violence depuis 1991, a réitéré son soutien au projet de la réconciliation nationale prôné par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Cependant, elle affirme qu'elle aurait souhaité que la charte pour la paix et la réconciliation nationale englobe l?officialisation de tamazight, car «l?insatisfaction de cette revendication légitime pourrait ouvrir les portes aux ennemis traditionnels de l?Algérie pour semer la division entre le peuple et noyer le pays encore une fois dans le chaos». Le Parti des travailleurs exige également la mise en place d?un programme national pour l?éradication de la pauvreté et la réintégration de tous les travailleurs ayant perdu leur emploi durant la décennie noire. «La misère et la pauvreté sont aussi à l?origine de la tragédie qu?a traversée notre pays. Des milliers de jeunes ont rejoint les maquis à cause de la pauvreté et du chômage. Que pourrait signifier la paix, si la dignité des citoyens n?était pas préservée ? Que faire avec la paix si la pauvreté prédomine au sein de la société d?un pays aussi riche ?», s?est-elle interrogée. Louisa Hanoune a appelé à l?implication de tous les acteurs de la crise dans le processus de la réconciliation nationale. Elle a cité, à cet effet, la convocation de Ali Benhadj par les services de sécurité à la suite de ses déclarations sur la chaîne Al Djazeera relatives à l?assassinat des deux diplomates algériens en Irak. «Nous devons mettre un terme à ces feuilletons de convocations par l?implication des anciens dirigeants du parti dissous dans la mise en ?uvre de la charte proposée par le président de la République.» Sur un autre volet, la conférencière a réitéré l?opposition de son parti aux différentes réformes engagées par les autorités publiques. «Ces réformes antinationales imposées par les institutions financières internationales et les ONG hypothèquent toutes les chances de paix et de développement durable», soutient-elle, ajoutant : «Le processus de privatisations vise la confiscation des richesses du pays au profit des multinationales et l'amplification du seuil de la pauvreté au sein de la société algérienne.»