Images n Les rues de la ville sont squattées par des vendeurs de plantes et, nouveauté très actuelle, par des marchands de figues. La plupart des coins de rue du centre de l'agglomération mostaganémoise où l'afflux des vacanciers en ce mois d?août a considérablement augmenté, sont squattés par un grand nombre de vendeurs. Phénomène intempestif aux yeux de nombreux résidents de cette ville. Asri et Ghali, deux jeunes rompus aux particularismes de la rue Djillali-Sattal qui les a vus naître, une artère commerçante jouxtant la bibliothèque universitaire, font partie de ces «squatteurs». Ils manquent rarement d'idées, assurent-ils, pour verser dans la débrouillardise et meubler leurs longues journées estivales, réussissant ainsi à joindre l'utile à l'agréable. A l'image de quelques-uns de leurs concurrents, Mostaganem, dès son réveil, les trouvait, en mai et juin, devant leur étal de pots de basilic et de gentianes exhalant fortement le printemps et les senteurs de la Méditerranée. «Jamais en rupture de stock», ont-ils confié. Leur commerce étant soutenu par une offre conséquente provenant des multiples jardins qui font l'opulence de la vallée de Debdaba, aux portes sud de Mostaganem en allant vers Mesra, Kheirddine, Sayada et Aïn Sidi Cherif. La saison du basilic «consommée», soutient encore Asri, «la nature généreuse nous proposera toujours une plante à vendre, de la verveine en branchettes, par exemple», ajoute-t-il avec un brin de sagesse. Les lieux choisis pour exercer leurs activités restent, à l'évidence, les mêmes : les coins de rue où aboutissent les flux de passants arpentant les artères de la ville, les abords de la poste, les stations de taxis et de bus conduisant vers les sites balnéaires de la Salamandre et des Sablettes? En ces périodes de chaleur excessive, les étals de ces marchands de l'été n'ont pas tout a fait changé depuis des années, sauf, peut-être, les produits proposés. Asri, Ghali et beaucoup d'autres se sont recyclés pour se mettre à la succulente figue de Oued El-Kheir, arrivée depuis une semaine en abondance sur les marchés. Sa fraîcheur et son prix restent l?affaire de ces marchands saisonniers, scrupuleux, toutefois, de l?application stricte de la sacro-sainte loi de l?offre et de la demande.