Tragédie n Le dernier bilan, qui s'élevait à 965 morts et 388 blessés, ne tenait pas compte des victimes qui avaient été transportées dans les hôpitaux de l'imam Ali et de Sadr. Il n'inclut pas aussi les 25 autres personnes qui ont trouvé la mort en consommant des produits alimentaires empoisonnés «à dessein», et sept autres tuées et 37 blessées dans des attaques au mortier, autour du mausolée de l'imam chiite Moussa al-Kazim, avant la bousculade sur le pont parmi des pèlerins chiites à la suite d'une rumeur sur la présence d'au moins deux kamikazes parmi eux. Les réactions n?ont pas tardé au sein des sensibilités politiques irakiennes. Le grand ayatollah Ali Sistani, le plus connu des chefs religieux chiites en Irak, a dénoncé «l'agression contre le quartier de Kazimiyah le jour de l'anniversaire de la mort de l'imam Moussa al-Kazim et sa conséquence, l'incident terrible du pont (Al-Aïmah) qui a fait des centaines de victimes parmi les pèlerins». Il a exhorté «les Irakiens à l'unité et à barrer la route à ceux qui cherchent à provoquer la discorde». De son côté, le président Jalal Talabani a adressé un message de condoléances au peuple irakien et qualifié la bousculade de «catastrophe qui laissera dans nos c?urs une blessure qui vient s'ajouter à celles ressenties à la perte de citoyens tombés dans des actes de terrorisme». Le Premier ministre Ibrahim Jaafari a décrété trois jours de deuil national dans l'ensemble du pays. Le Parti islamique irakien, principal mouvement sunnite, a, quant à lui, appelé le gouvernement à ouvrir une enquête pour identifier ceux qui sont derrière l'incident. Le roi Abdallah II de Jordanie a affirmé, mercredi, que son pays «se tient aux côtés des frères irakiens afin qu'ils surmontent cette tragédie». Dans un entretien téléphonique, mercredi, avec le président irakien Jalal Talabani, au cours duquel il lui a présenté ses «sincères condoléances», Abdallah II s'est déclaré «prêt à accueillir les blessés pour les traiter dans les hôpitaux jordaniens et à envoyer des médicaments et des équipements médicaux aux hôpitaux irakiens». Les Etats-Unis, pour leur part, «regrettent profondément» cette bousculade meurtrière et réaffirment leur confiance dans le gouvernement irakien pour contrôler la situation, a indiqué mercredi le département d'Etat.