Peu avant le déclenchement de la deuxième guerre contre l?Irak, Donald Rumsfeld, personnage le plus puissant après Bush chargé de la «Défense» ? euphémisme qui signifie guerre ? déclarait : «Il faut que Saddam disparaisse. Or je préfère qu?il parte de lui-même avec sa famille et quelques amis proches. Il lui suffit de trouver un pays qui lui promette de ne pas l?expulser». C?est le même Donald Rumsfeld qui, à propos de l?auteur présumé de l?attentat du 11 septembre, dira : «Je ne sais pas si c?est politiquement correct de le dire, mais je préfèrerais avoir Ben Laden mort plutôt que vif. Il est possible qu?on ne sache jamais si Ben Laden a été tué lors d?un bombardement aérien, la vie n?est pas parfaite !» Et d?ajouter : «Ce serait merveilleux de le trouver, mais le problème ne serait pas résolu. Il pourrait se rendre demain, Al-Qaîda n?en continuerait pas moins à fonctionner. Les gens comme Ben Laden et le mollah Omar se déplacent toutes les six, huit, dix ou douze heures : pas parce qu?ils aiment voyager, mais pour survivre, réchapper.» Ironie du sort, après avoir fait tomber le régime de Saddam Hussein et détruit les bases d?Al-Qaîda, les Etats-Unis, présents dans les deux pays, n?ont pu, à ce jour, capturer ou retrouver Oussama Ben Laden et le dirigeant irakien Saddam Hussein. Le danger semble même en être accru du fait du regain des attentats anti-américains en Irak. Le spectre de Ben Laden se réactive d?autant plus que la proximité de Saddam Hussein saute aux yeux. Le président irakien déchu, dont le pays a été attaqué pour détention d?armes de destruction massive, est toujours introuvable et n?a pas quitté le pays comme le souhaitait Donald Rumsfeld. A l?occasion du deuxième anniversaire des attentats du 11 septembre, G. W. Bush a paru totalement renier les craintes qu?il avait exprimées avant l?invasion de l?Irak. Il soutenait que les armes de Saddam ne pourraient jamais tomber aux mains des terroristes. On se rappelle que l?administration américaine avait affirmé que des armes non conventionnelles pourraient être remises à des groupes terroristes qui les utiliseraient contre les Etats-Unis. Toujours est-il que la dernière apparition sur écran de Ben Laden en compagnie de son bras droit, l'Egyptien Ayman Al-Zaouahri, est de nature à ajouter à l?épouvante des Américains qui peuvent réaliser qu?ils ont favorisé, de leur propre main, une jonction entre la rébellion irakienne et les terroristes d?Al-Qaîda. Ce que, du reste, suggère l?appel d?Al-Zaouahri. «A nos frères en lutte en Irak : nous prions Dieu d'être à vos côtés dans le combat contre les Croisés. (...) Comptez sur Dieu, dévorez les Américains comme des lions et enterrez-les dans le cimetière de l'Irak», a-t-il lancé à l?adresse des Américains.