Supputations n Le président français a-t-il hypothéqué ses chances d?être de nouveau candidat en 2007 avec l?incident de santé qu?il a connu la semaine dernière ? Même si certains responsables politiques se montrent plus prudents, la chute vertigineuse dans les sondages de sa cote de confiance, atténuée par un gain de quelques points durant l'été, semblait, aux yeux de nombre d'observateurs, augurer une fin de mandat politiquement difficile et obérer ses chances d'être de nouveau candidat. Les spéculations sur l'échéance présidentielle de 2007 ont, par ailleurs, aiguisé la rivalité entre le Premier ministre, Dominique de Villepin, et son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. L?hospitalisation de Chirac, suscitant «un sentiment compassionnel», peut lui faire gagner de nouveaux points dans l'opinion au cours des prochaines semaines, selon M. Fourquet, directeur d'études à l'institut de sondage Ifop. «Mais sur le plus long terme, cela accrédite encore un peu plus l'idée qu'une page est en train de se tourner et qu'une nouvelle génération aspire aux responsabilités», estime-t-il. Les échecs électoraux «étaient déjà un sérieux handicap» pour 2007, estiment d?autres analystes qui soulignent que son accident de santé est «un signe de vulnérabilité et de fragilité», alors que «ce qu'il avait pour lui, c'est son atout physique, l'image d'un président toujours dynamique et jeune et rebondissant après chaque échec». Une opinion que ne partagent pas du tout les députés du parti au pouvoir, l?UMP. «Tout dépendra de l'action du gouvernement dans les vingt mois qui viennent et si les résultats sont au rendez-vous, alors tout est possible», affirme un député. Quant aux députés de droite, à l?image d?Yves Jégo, qui est favorable à une candidature du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, l'hospitalisation de Chirac «n'a aucune influence sur la vie politique, la présidentielle et sur l'opinion des Français pour la présidentielle». «Cela ne change rien», dit-il. «On s'aperçoit que Jacques Chirac ne recueille pas l'assentiment d'une majorité des Français pour briguer un troisième mandat», souligne-t-il. Néanmoins, le député de l?UMP rappelle que, selon une enquête Ifop-Paris-Match publiée en juin, 39% des Français (58% à droite) souhaitaient une candidature de Nicolas Sarkozy contre seulement 8% (6% à droite) celle de Jacques Chirac.