Résumé de la 1re partie n Verbeckl décide de frapper un grand coup pour s?assurer une retraite dorée. La cible est le célèbre et très méfiant diamantaire Lebovski. Pour aller déjeuner et dîner, le gardien des diamants s?absente pendant une heure et quart au minimum. Il faut donc fracturer le coffre en une heure : c?est possible à condition de s?entraîner. Dans sa jeunesse, Verbecke a eu l?occasion de travailler avec un Américain qui opérait en douceur. Il lui a appris à «ouvrir» les serrures avec un stéthoscope et un trousseau de crochets. Il suffit de se dérouiller les doigts afin de se remettre dans le coup. Après avoir appelé au téléphone quelques «collègues», Verbecke part pour Londres où un ferrailleur possède un coffre du même modèle que celui de Lebovski. Dans un coin retiré d'un hangar, à l'abri des regards indiscrets de ces messieurs de ScotIand Yard, Georges se remet au travail. Comme un pianiste fait ses gammes, pendant des heures il crochète en douceur le mécanisme du coffre. A sa première tentative, il lui faut près de trois heures. C'est beaucoup trop, mais Verbecke sait qu'il peut améliorer ce score. Pendant trois semaines, il s'entraîne chaque jour, des heures durant. Chaque fois que le déclic annonciateur de l'ouverture de la porte se fait entendre, Verbecke arrête son chrono et constate qu'il faut encore grignoter de précieuses minutes. Son hôte britannique recompose à son insu une nouvelle combinaison chiffrée et ça recommence. Le stéthoscope dans les oreilles, Georges guette la minuscule différence qui s'opère lorsque chaque bouton numéroté arrive devant la combinaison. Lorsque les quatre chiffres du code sont trouvés il ne reste plus qu'à introduire les longues tiges courbées à l'extrémité et à crocheter, sans forcer. Au bout de trois semaines, Verbecke réussit à forcer le coffre en soixante-quinze minutes. Le but est atteint, il ne reste plus qu'à rentrer à Bruxelles et à opérer. Le samedi suivant, ce n'est pas sans une certaine émotion que Georges voit David Lebovski et son neveu pénétrer dans l'immeuble où sont situés leurs bureaux. Selon sa bonne vieille habitude, au moment de refermer la porte du hall, le diamantaire se retourne pour regarder s'il n'y a rien de suspect et Verbecke n'a que le temps de relever un peu plus haut le journal qu'il tient largement ouvert devant lui. Un coup d'?il à sa montre, il est cinq heures. Ayant une bonne heure devant lui, Georges s'octroie le droit d'aller boire un thé. Il se sent en pleine forme. Quatre millions de francs à portée de la main, voilà qui vous stimule un homme ! Verbecke a pris toutes les précautions nécessaires pour que personne ne soit au courant de ses intentions. C'est toujours par indiscrétion que les «casseurs» se font prendre. Cette fois, le risque n'existe pas puisqu'il est seul sur le coup. A six heures, Verbecke passe chez sa logeuse pour prendre son matériel. Stéthoscope, trousseau de clefs, pied de biche, lampe électrique... tout est là, avec l'indispensable paire de gants de chirurgien en latex véritable. Qui pourrait se douter, en voyant passer d'un pas tranquille ce petit homme, avec sa petite serviette, qu'il va accomplir un vol de quatre millions de francs ? A sept heures moins le quart, Verbecke est à la station d'autobus, face aux bureaux de maître Lebovski. A 19h 12, le neveu part dîner. A 19h 20, Verbecke crochète le verrou dit de sûreté des bureaux Lebovski et Cie. A 19h 23, après avoir refermé le verrou derrière lui, le déchiffrage commence. 19h 36, le premier chiffre tombe ; quatre minutes plus tard, le deuxième s'aligne devant son cran, le troisième et le quatrième trouvent leur place en moins de 12 minutes. A 20h 06, très exactement, la porte massive du coffre-fort de maître Lebovski s'ouvre sans bruit. La première impression de Verbecke est horrible, un sentiment affreux lui donne un frisson qui se répercute tout le long de son dos. Le coffre est vide. (à suivre...)