Tractations n Même si le poste de chancelier ne lui reviendra pas, Schroeder affirme se battre pour la chancellerie afin de permettre au SPD de mettre en ?uvre son programme politique. «C'est mon parti qui revendique la direction politique (du pays) et cette question ne peut être réglée que par les instances exécutives du parti. J'accepterai toutes les décisions qu'elles prendront», assure Schroeder. A l'issue d'une réunion de l'exécutif du SPD à Berlin, Franz Müntefering, président du parti, a réaffirmé que sa formation souhaitait le maintien de Schroeder à la chancellerie. Il a ajouté que les conservateurs devraient traiter le SPD d'égal à égal dans le cadre d'éventuelles négociations globales en vue de la formation d'une «grande coalition». Avant le conseil exécutif, le président du parti avait toutefois déclaré que le maintien de Schroeder au poste de chancelier serait «discuté dans le cadre d'un accord global». Prié de dire s'il était certain du maintien de Schroeder, le président du SPD avait ajouté : «Cela n'a pas encore été clarifié pour l'instant.» Pour rappel, les résultats des élections législatives du 18 septembre ne permettent à aucun des deux camps de former de coalition majoritaire au Bundestag avec ses alliés traditionnels. La CDU-CSU (conservateurs) et le SPD ( social-démocrate) semblent condamnés à s'entendre sur la formation d'une «grande coalition», mais les conservateurs, emmenés par Angela Merkel, et les sociaux-démocrates de Schroeder réclament tous deux la chancellerie. Le scrutin partiel organisé avec deux semaines de retard dimanche à Dresde a cependant permis à la CDU-CSU de faire passer son avance sur le SPD de trois à quatre sièges au Bundestag (226 contre 222). Pour Merkel, ce résultat devrait renforcer la position de la CDU dans les discussions exploratoires avec le SPD. De nouveaux pourparlers sont prévus pour demain entre CDU-CSU et SPD. Pour les observateurs, les résultats des législatives illustrent les difficultés de l'Allemagne depuis la réunification de 1990. «L'Allemagne est plus divisée aujourd'hui qu'elle ne l'a été durant des décennies et c'est devenu évident avec cette élection», relève Peter Lösche, politologue à l'Université de Göttingen. «Les divisions sont politiques et économiques. Elles sont entre l'Ouest et l'Est ex-communiste, le Nord protestant social-démocrate et le Sud catholique conservateur, entre ceux qui sont prêts au changement et ceux que cela effraie.»