Résumé de la 1re partie n Blessé dans son amour-propre, fou de rage, Marc roue sa femme de coups de poing. Dans une tentative de se protéger, Nadine lui assène un coup sur la tête avec le premier objet trouvé. Surtout dans le cas qui la préoccupe, elle n'a réagi qu'en cas de légitime défense. Même s'il y avait mort d'homme, sa bonne foi ne pourrait être mise en doute. L'état des lieux a dû forcément rester le même et il démontrera, de façon formelle, la bataille qui a précédé son geste malheureux. Ce n'est pas sans une certaine émotion que Nadine introduit sa clef dans la serrure. Jérôme a décidé de l'attendre sur le palier. Première surprise : la pièce est plongée dans l'obscurité. Elle n'a pourtant pas le souvenir d'avoir éteint en sortant. Le c?ur battant, Nadine donne de la lumière et reste là, incapable d'émettre un son ou de bouger le petit doigt. Le corps de son mari a disparu et la pièce est dans un ordre impeccable. Troublée à l'extrême, Nadine demande à Jérôme son secours. Elle n'a rien inventé, tout s'est exactement passé comme elle l'a dit. «Il faut me croire, Jérôme, c'est la vérité. ? Mais bien sûr... Je n'en ai jamais douté. Tiens, la preuve, regarde !» L'homme passe son doigt sur la moquette, aucun doute possible, c'est du sang. «Mais alors, qu'est-ce que tout cela veut dire ? ? Ce que ça veut dire ? Mais tout simplement que ton mari a été moins blessé que tu ne l'as cru, reprend Jérôme en s'efforçant de sourire. Après avoir remis de l'ordre dans la pièce, il aura été se faire soigner. Il est peut-être même tout simplement couché. Tu as été regarder ?» L'idée que le mari de Nadine puisse survenir d'un instant à l'autre provoque chez Jérôme un sentiment très désagréable. Sa présence dans les lieux aurait quelque chose d'incongru. Il est tiré de ses réflexions par l'exclamation de Nadine devant un tiroir entrouvert. «Son revolver ! ? Quoi son revolver ?» Nadine ouvre le tiroir en grand, plonge la main à l'intérieur. «Ah ! non, il est là. J'ai eu peur qu'il ne l'ait emporté. Il a eu l'intention de le prendre et puis il ne l'a pas pris, pourquoi ? ? Pour te laisser la possibilité de t'en servir.» Dans leur dos, la voix du mari vient de tomber, comme un couperet. «Tous les deux ! Je n'en espérais pas tant.» Au regard haineux que lui adresse l'homme, Jérôme comprend tout le tragique de la situation. «Non, écoutez, je vais vous expliquer. ? Inutile, j'ai très bien compris. Vous êtes venus m'achever, c'est ça ?» Faisant un effort formidable pour rester calme, Jérôme donne la version des faits : sa rencontre fortuite avec Nadine, l'affolement de celle-ci, sa certitude que le mari n'avait été que commotionné, sa proposition d'accompagner Nadine morte de peur. Au fur et à mesure qu'il s'explique, Jérôme se rend parfaitement compte que le mari ne le croit pas. Plus il parle, plus il argumente, plus le sourire de l'autre devient crispé. «Mais c'est la vérité, il faut me croire. Nous ne nous sommes pas rencontrés, Nadine et moi, depuis six ans. Je vous assure que seul le hasard...» Il est si évident que Marc ne croit pas un traître mot de ce que lui raconte Jérôme qui s'arrête de lui-même, incapable de continuer. «Si vous le permettez, laissez-moi à mon tour vous donner la version de ce que je vais raconter dans un instant à la police.» (à suivre...)