Résumé de la 2e partie n Le corps de son mari, laissé pour mort dans l?appartement, a disparu. Nadine, affolée, demande à son ami Jérôme de venir à son secours. Dans la confusion, une voix fuse : c?est celle de Marc, son mari? De sa poche, le mari a tiré un revolver qu'il pointe en direction du couple. Jérôme sent une onde glaciale lui parcourir le dos. Avec un calme diabolique, Marc s'assoit sur le canapé et poursuit son exposé. «A la suite d'une violente discussion au cours de laquelle elle avoue avoir un amant, ma femme quitte le domicile conjugal, non sans avoir proféré des menaces contre moi. Je m'allonge sur ce canapé. Un peu plus tard, j'entends la porte s'ouvrir et je me trouve en présence de ma femme accompagnée de son amant, qui me braque avec un revolver. Tout en discutant, je m'approche du meuble dans lequel je sais avoir mon revolver. Je réussis à m'en emparer ; l'amant me voit, tire, je fais un bond de côté, il me rate, je tire sur lui à mon tour et il s'écroule, tandis que ma femme se jette sur moi et me frappe à la tête avec un presse-papiers. A moitié assommé, j'essaie de la maîtriser mais mes forces m'abandonnent. Elle saisit alors le tisonnier de la cheminée et se rue sur moi. Voyant ma vie en danger, je tire une seconde fois et elle s'écroule, morte, à mes pieds.» Un temps, Marc savoure la peur à présent visible sur le visage de ses deux futures victimes. Aucun d'eux ne doute qu'il va mettre son plan à exécution. «Evidemment, je suis dans l'obligation de faire cela dans le désordre.» Avec une lucidité extraordinaire, Jérôme analyse le plan machiavélique du mari de Nadine. Marc a remplacé son revolver par un autre, dont il a, bien sûr, retiré les balles. Lorsqu'ils seront morts, ce sera un jeu d'enfant de mettre ses empreintes à lui, Jérôme, sur le revolver, de remettre les balles et d'en tirer une dans le mur. Pour les voisins, le nombre des coups de feu restera le même. Trois coups, deux rapprochés et un autre, quelques secondes plus tard. La seule différence sera que les deux premiers coups auront été tirés contre lui et Nadine, mais ça, personne, sauf lui, ne pourra le savoir. «Je vais commencer par toi, ma chérie, je te dois bien cette ultime priorité.» Voyant que l'arme est braquée en direction de Nadine, Jérôme, avec l'énergie du désespoir, se rue sur le forcené. Un coup de feu est tiré. Touchée, Nadine s'écroule. La lutte entre les deux hommes est sans merci. Ses forces décuplées par l'instinct de conservation, Jérôme réussit à maintenir la main tenant le revolver hors de portée. Un second coup de feu part sans atteindre son but. C'est la lutte pour la vie. Au bout de quelques secondes interminables, Jérôme réussit à faire lâcher l'arme à son adversaire. A partir de cet instant, la lutte est plus équilibrée et le combat se termine à l'avantage de Jérôme qui prévient aussitôt la police. Opérée d'urgence à l'hôpital, Nadine sera sauvée in extremis. Une semaine plus tard, de passage à Paris, Jérôme viendra lui porter quelques fleurs pour meubler sa solitude. Emue aux larmes, la jeune femme le remerciera du fond du c?ur. Ne lui doit-elle pas la vie ? «Oh ! tu peux remercier le hasard», dira modestement Jérôme. Oui, bien sûr, une fois encore le hasard avait bien fait les choses. Si elle n'avait pas rencontré Jérôme, et si celui-ci n'avait pas accepté de l'accompagner chez elle... Certains appellent cela le hasard, n'est-ce pas aussi le destin ?