Vendeur de cigarettes, champion du panarabisme, chef tout-puissant de l'Irak puis paria des nations, Saddam Hussein sera jugé dès mercredi pour l'un des crimes commis contre son peuple. Le culte de la personnalité cultivé autour du grand dirigeant s'est achevé avec sa capture le 13 décembre 2003 par les Américains, caché dans un fossé au nord de Bagdad après une traque de huit mois. Après sa capture, il a été détenu dans des lieux non précisés en Irak, puis transféré dans une prison de l'une des plus grandes bases américaines du pays, près de l'aéroport de Bagdad. Là, il troque ses costumes d'apparat et ses borsalinos contre une dichdacha (robe masculine arabe). Mais malgré son sort peu glorieux, il inspire encore la crainte en raison de ses partisans toujours en liberté, alors que la rébellion qui ne cesse d'ensanglanter l'Irak puise ses combattants dans la communauté arabe sunnite, qui est la sienne. Né le 28 avril 1937 à Awja, dans la région de Tikrit, au nord de Bagdad, dans une famille paysanne, Saddam Hussein a défié les Etats-Unis, jusqu'au débarquement des troupes de cette superpuissance en mars 2003.