Point n Le secteur de l'éducation étant de première importance, un état des lieux s'impose, du moins dans certains villages, à savoir le plus grand, Aït Zaïm, ainsi qu?El-Bir et Aït Ahmed. Dans les écoles primaires visitées par effraction, car n'étant pas munis d'une autorisation de la direction de l'éducation, comme n'a pas manqué de le signaler un directeur d'école, nos interlocuteurs ont soulevé plusieurs problèmes qui affectent le bon déroulement des cours et les conditions de scolarisation : manque d'eau, insalubrité, insuffisance d'agents d'entretien, absence du téléphone et d'ambulances? En hiver, la situation se corse avec l'absence de tout aménagement des routes qui mènent vers les écoles. Dans l'une de ces dernières, un élève en 2e année primaire s'est cassé la jambe en glissant sur la piste boueuse qui descend en grande pente vers l'établissement. Pour l'évacuer vers l'hôpital de Boghni, secteur sanitaire dont relève Maâtkas, le directeur a dû recourir à son véhicule. Le manque d'eau se répercute automatiquement sur la salubrité des lieux. Dans une école visitée, les 16 sanitaires sont dans un état repoussant. Sans eau, le nettoyage ne peut se faire. Mais le comble dans l'établissement est que les services de l'APC n'ont pas trouvé mieux que d'y affecter un handicapé comme agent de nettoyage. Ce dernier essaye tant bien que mal d'accomplir son travail, mais quand l'élément essentiel, en l'occurrence l'eau, manque, il ne reste plus qu'à croiser les doigts en espérant que les chérubins n'attrapent pas une grave infection? Un directeur, qui requiert l'anonymat, soulève, en outre, le problème des cantines scolaires, car sur les 23 écoles primaires de Maâtkas, seulement 11 sont dotées de réfectoires. Notre interlocuteur estime que le problème peut être pris en charge par la transformation des salles de classes en réfectoires, puisqu'il y a baisse des effectifs au primaire. «On ne peut pas exiger de bons résultats scolaires et sanctionner des directeurs dans des écoles qui manquent du minimum pour assurer le bon fonctionnement de l'établissement», conclut notre interlocuteur. De Aït Zaïm, le village le plus peuplé de Maâtkas (environ 4 000 habitants), direction Aït Ahmed via Tihechadine. La route est à l'état de piste. Il est midi, tout au long de la route, des élèves prennent à pied le chemin d'une école qui tarde à faire son apparition. Ici, le collège est loin du hameau, disent les habitants de la région. Des eaux usées longent la route. Des travaux pour la réalisation d'un réseau d'assainissement entamés depuis 3 ou 4 ans, dit un villageois, ont été abandonnés.