Résumé de la 40e partie n Craignant la vengeance du roi Armanos, Sett Boudour décida de confier son secret à Haïat-Alnefous dont elle espère faire une alliée. Alors Boudour se leva, toute droite, et dit : «Regarde-moi, Haïat-Alnefous, et sois donc ma s?ur !» Et en même temps, d'un geste rapide, elle entrouvrit sa robe depuis le col jusqu'à la ceinture. Puis elle dit : «Comme toi, ma chérie, je suis femme, tu le vois ! Et si je me suis déguisée en homme, c?est à la suite d'une aventure étrange extrêmement et que je vais te raconter sans retard !» Alors elle s'assit de nouveau, prit la jeune fille sur ses genoux et lui narra toute son histoire depuis le commencement jusqu'à la fin. Mais il n'y a point d'utilité à la répéter. Lorsque la petite Haïat-Alnefous eut entendu cette histoire, elle fut à la limite de l'émerveillement et, comme elle était toujours assise dans le sein de Sett Boudour, elle lui prit le menton dans sa petite main et lui dit : «O ma s?ur, quelle vie délicieuse nous allons vivre ensemble en attendant le retour de ton bien-aimé Kamaralzamân ! Fasse Allah hâter son arrivée, afin que notre bonheur soit complet !» Et Boudour lui dit : «Qu'Allah entende tes v?ux, ma chérie, et moi je te donnerai à lui comme seconde épouse, et tous trois nous serons ainsi dans la plus parfaite félicité !» Puis elles s'embrassèrent. Boudour l'instruisait avec une clarté parfaite, et Haïat-Alnefous s'exclamait : «Ya Allah ! je comprends maintenant ! Imagine-toi que lorsque je demandais aux esclaves : ?A quoi sert ceci et à quoi sert cela ??, ils clignaient de l'?il mais ne répondaient pas ! D'autres, à ma grande fureur, claquaient de la langue mais ne répondaient pas ! Et moi, de rage, je m'égratignais les joues et je criais de plus en plus fort. Alors, à mes cris, ma mère accourait et s'informait, et toutes les esclaves disaient : ?Elle crie parce qu'elle veut nous obliger à lui expliquer à quoi sert cela !? Alors la reine ma mère, à la limite de l'indignation, malgré mes protestations de repentir, me donnait une fessée furieuse en disant : ?Voilà à quoi sert cela !? Et moi je finis par être tout à fait persuadée que cela ne servait qu'à recevoir la fessée ; et ainsi de suite pour tout le reste.» Au matin Haïat-Alnefous n'avait plus rien à apprendre et avait pris conscience du rôle que devaient remplir désormais tous ses organes délicats... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut. Mais lorsque fut la deux cent douzième nuit, elle dit : ... Consciente du rôle que devaient remplir désormais tous ses organes délicats. Alors, comme l'heure approchait où le père et la mère allaient entrer, Haïat-Alnefous dit à Boudour : «Ma s?ur, que faut-il dire à ma mère qui va me demander de lui montrer le sang de ma virginité ?» Boudour sourit et dit : « La chose est facile !» Et elle alla en cachette prendre un poulet et l'égorgea et barbouilla de son sang les cuisses de la jeune fille et les serviettes, et lui dit : «Tu n'auras qu'à leur montrer cela ! Car la coutume s'arrête là et ne permet pas de recherches plus profondes.» Elle lui demanda : «Ma s?ur, mais pourquoi ne veux-tu pas me l'enlever toi-même ?» Boudour répondit : «Mais, mon ?il, parce que je te réserve, comme je te l'ai dit, à Kamaralzamân !» Là-dessus, Haïat-Alnefous fut satisfaite tout à fait, et Sett Boudour sortit présider la séance de justice. (à suivre...)