Motivations n La baisse des prix, le calme et l?insomnie sont autant de facteurs qui poussent les internautes à la navigation nocturne. «Je suis obligé de me connecter la nuit pour contacter ma famille au Canada. La raison est toute simple : le téléphone coûte cher sans compter que la nuit est le moment propice pour les discussions familiales...», explique Karim rencontré au Cyber 5, boulevard Mohammed-V. «La formule des tarifs de nuit appliquée par les gérants m?arrange énormément. Avec 100 DA, je peux me connecter de minuit jusqu?à six heures et faire beaucoup de choses sur le net», a-t-il ajouté. Hamid A. ,32 ans, rêve toujours de passer sur l?autre rive de la Méditerranée. Tous les dossiers qu'il a introduits pour l'obtention d'un visa d'études n'ont pas abouti. Ce jeune chômeur persiste à sa manière pour quitter le pays : le chat. «J?ai décroché une licence en sociologie en 1999 et depuis j?exerce le commerce informel au marché de gros de Baraki, je vends tout et n?importe quoi. Le départ n?a jamais quitté mon esprit. Je passe la nuit à chater avec des jeunes femmes de différents pays européens espérant, par ce biais, trouver le chemin de l?émigration», confie-t-il. Hamid souhaite avoir la même chance que son ami Aziz parti en Italie depuis deux ans. «Nous étions ensemble dans ce même cyber lorsqu?il est venu m?informer que son aventure avec Angelina a abouti. Grâce à un mariage blanc, il est actuellement en situation légale et a fait fortune». «Je pense partir un jour et j'en suis persuadé surtout depuis qu?une vieille m?a appris que le saint de la chance et du bonheur apparaît lorsque tout le monde dort. Je sais bien que ce n?est qu?une superstition, mais je continue à m'y accrocher», conclut ce rêveur éveillé qui fait partie de toute une génération tenue ou contrainte de faire appel à tous les moyens pouvant conduire à une «harba». Les témoignages sur cette question n?ont pas manqué lors de notre tournée dans quelques cybers d?Alger-Centre, d?El-Biar et Ben Aknoun. La formule 100 DA/nuit blanche arrange également les affaires des étudiants, notamment ceux qui préparent leur mémoire de fin d?études. Kamel B. qui prépare un magistère en commerce international, rencontré au cyber Orange 2 estime que la nuit est le moment propice pour faire de la recherche scientifique. «Le travail de recherche exige le calme qui n?existe pas la journée. Les tarifs appliqués m?encouragent également, car avec seulement 100 DA, je reste connecté toute la nuit et je peux recueillir les informations recherchées», nous a-t-il confié. Les cybercafés se trouvant dans les localités qui comptent des cités universitaires telles que Bab Ezzouar et Ben Aknoun pratiquent également la formule100 DA/nuit blanche pour inciter les chercheurs à s?y rendre pour accomplir leur noble mission.