Organisation de l'ordre L'ordre du Temple avait une organisation à la fois monastique et féodale. A sa tête se trouvait un grand maître (magister milicie templi) qui avait le rang de prince. Le sénéchal avait, dans ses attributions, la juridiction et l'administration des biens temporels. Le maréchal était chargé des affaires militaires et de l'intendance pendant les guerres. Venaient ensuite les précepteurs (commandeurs), ou grands prieurs, les visiteurs et, au-dessous de ces officiers, étaient placés le drapier (préposé aux équipements), le gonfalonnier, le turcoplier (chef des troupes indigènes employées par l'ordre), l'aumônier, etc. Lorsqu'un chevalier se présentait pour être reçu dans cet ordre, le chef du chapitre lui adressait l'allocution suivante : «Vous allez prendre de grands engagements. Vous serez exposé à beaucoup de peines et de dangers. Il vous faudra veiller quand vous voudriez dormir, supporter la fatigue quand vous voudriez vous reposer, souffrir la soif et la faim quand vous voudriez boire et manger, passer dans un pays quand vous voudriez rester dans un autre. Vous y soumettez-vous ?» Le postulant prononçait ensuite les trois v?ux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Le costume des Templiers était le manteau blanc avec une croix rouge pour les chevaliers, et le manteau brun ou noir pour les servants. L'étendard de bataille, mi-parti blanc et noir, était appelé Beauséant (ou Beaucéant) et portait la devise : «Non nobis, Domine, non nobis, sed nomini tu da gloriam (c'est non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom que tu dois rapporter la gloire de nos actions).» Peu de temps après leur institution, saint Bernard leur rendait le témoignage suivant : «Ils vivent sans avoir rien en propre, pas même leur volonté ; vêtus simplement et couverts de poussière, ils ont le visage brûlé des ardeurs du soleil, le regard fier et sévère. A l'approche du combat, ils s'arment de foi au dedans et de fer au dehors ; leurs armes sont leur unique parure.» L'ordre du Temple tout entier se divisait en plusieurs langues ou nations, les possessions territoriales en plusieurs provinces correspondant aux principaux pays ou régions, dont trois en Palestine (Jérusalem, Tripoli, Antioche), et les autres en Europe (France, Angleterre, Poitou, Aragon, Portugal, Pouille, Hongrie) avec un commandeur (précepteur) à la tête de chacune d'elles. Ces provinces, à leur tour, se subdivisaient en grands prieurés, en prieurés et en commanderies. (à suivre...)