Discussion n Le Caire va tenter d?apaiser la tension entre Damas et Beyrouth. Le président syrien Bachar al-Assad, dont le pays est accusé dans la vague d'attentats et assassinats au Liban, est attendu, ce mardi, au Caire pour s'entretenir avec son homologue Hosni Moubarak, selon des sources à la présidence égyptienne. Un conseiller du Premier ministre libanais doit avoir le même jour des discussions séparées avec Moubarak au Caire. Tout laisse, donc, à penser qu?il s?agit d?une médiation entre les deux pays qui se livrent depuis quelques jours à une guerre de déclarations controversées. Cette visite de Assad intervient après le dernier rapport du chef de la commission d'enquête de l'ONU, Detlev Mehlis, qui a dit douter de la coopération syrienne. Moubarak avait mené, pour rappel, une médiation fin octobre dernier, entre le chef d'Etat syrien et les Européens et Washington, en se déplaçant à Damas. Il devait ensuite déclarer que Assad était suffisamment «sage» pour collaborer positivement avec l'ONU. La Syrie a été mise en cause dans deux rapports d'étape de la commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, perpétré en février dernier alors qu'elle exerçait encore une tutelle sur le Liban. Depuis ce crime, plusieurs attentats et assassinats de personnalités anti-syriennes commis au Liban, le dernier ayant coûté la vie au journaliste et député Gebrane Tuéni, ont été attribués à Damas par plusieurs ministres et députés libanais. Cependant, la Syrie continue de nier toute implication dans ces crimes. Devant cette atmosphère de violence, la crise gouvernementale au Liban s?accentue et la majorité parlementaire a appelé, hier, lundi, à un consensus politique pour contrer le «rôle terroriste» de la Syrie dans le pays. Ainsi, le Premier ministre Fouad Siniora a poursuivi ses consultations pour résoudre la crise provoquée par la suspension de la participation à son cabinet des cinq ministres des mouvements influents chiites Hezbollah et Amal. Les ministres chiites ont boycotté le gouvernement, l?accusant de mettre le Liban sous tutelle occidentale. Réunie à Beyrouth, le camp antisyrien incluant la majorité parlementaire a renouvelé, de son côté, son appel à la démission du président prosyrien Emile Lahoud.