Le Chef du gouvernement a, en quelque sorte, rejoint le patron du FMI en conditionnant toute augmentation des salaires par une croissance hors hydrocarbures. Les organisations syndicales, elles, ne l'entendent pas de cette oreille et persistent dans leur protesta. Quelle sera la suite des événements ? «Les augmentations des salaires sont des revendications pressantes, mais illégitimes», a déclaré Ahmed Ouyahia, Chef du gouvernement, en marge de la clôture de la session d?automne de l?APN, mercredi dernier. Et d?argumenter cette position tranchée et sans détours : «Cette revendication est intimement liée au degré d?inflation ainsi qu?au taux de la croissance économique. Si les richesses sont créées par les hydrocarbures, il est malvenu d?être aventureux dans leur utilisation.» Apparemment, le gouvernement veut faire table rase et remettre en question la politique en matière de travail et de politique salariale, mais sur quelles bases ? Beaucoup de contradictions sont relevées dans les différentes déclarations, ainsi qu'un enchevêtrement entre les gros dossiers programmés pour la prochaine tripartite. Cependant, aucun de ces dossiers n?est rendu public. Peu de déclarations sur les grandes lignes laissant ainsi la grande surprise lors de ce rendez-vous de la tripartite dont la date n?a pas encore été fixée. Il faut, toutefois, dire qu?en dépit de la dernière déclaration d?Ouyahia et ses avertissements à peine nuancés à l'adresse des responsables de «l'anarchie», terme qu'il a choisi pour les mouvements de grève, les syndicats maintiennent leurs actions de protestation. Cependant, il y a lieu de se demander si le Chef du gouvernement ne vient pas de clore le dossier sur l?augmentation des salaires et la révision de l?article 87-bis, vidant ainsi la prochaine tripartite de toute son essence.