Résumé de la 1re partie n La femme du général français Georges Noël s?adonne, dans sa demeure de Tarbes, à des séances de spiritisme? En fait, voilà déjà quelque temps que le général Noël et son épouse, Carmen, s?adonnent au spiritisme. Le général Elie Félix Georges Noël, né en 1835, est pourtant un soldat aguerri : il a fait la guerre du Mexique et combattu contre les Allemands en 1871. Il a commandé le 22e régiment d?Afrique en Algérie de 1886 à 1888, avant d?être rappelé en France où il a été affecté comme général à Tarbes. Juste après la guerre contre l?Allemagne, en 1872, il s?est marié avec Carmen, en fait Cécile Aline Hilda Chatard, qui vivait alors à Paris. Carmen ? c?est le surnom que lui avait donné son époux ? se disait anglaise du pays de Galles ; en réalité elle était née à Bruxelles, en Belgique. Sa mère, qui, selon elle, s?appelait Sarah Barness, était peut-être anglaise, quoi qu?il en soit, cette origine étrangère donnait encore plus de mystère à la générale et c?était sans doute là, en la mettant en avant, l?objectif recherché. Les Noël ont un fils, qui sera fiancé à un médium célèbre, Marthe Béraud ; il mourra au Congo d?une fièvre bilieuse. Carmen Noël prétend avoir été, il y a trois cents ans, dans une vie antérieure, une princesse hindoue d?une grande beauté dont les jeunes gens étaient follement épris. Le plus passionné d?entre eux, Bien-Boâ, s?est noyé au cours d?une fête et son fantôme, qui erre encore à sa recherche, vient la hanter ! Bien-Boâ est parfois accompagné de sa s?ur Bergolia. Voilà donc l?histoire de Carmen, une rêveuse et une romantique, mais aussi une femme malade. Souffrant de migraines chroniques et de vertiges, elle se drogue à l?opium, ce qui explique qu?elle ait souvent des hallucinations. Mais si pour certains, Carmen est folle, pour d?autres, et ils sont nombreux, c?est un grand médium et on fait tout pour assister à ses séances. Certains vont même soutenir avoir été les témoins de manifestations paranormales, comme les chaises qui bougent toutes seules ou les objets qui se déplacent comme si des mains invisibles les soulevaient. En 1895, l?un de ces partisans du surnaturel, qui prétend avoir assisté à des phénomènes extraordinaires, incite la générale à publier dans la revue anglaise Light un article relatant son expérience. L?article est traduit l?année suivante et publié dans les Annales des sciences psychiques, mais sans mentionner le nom de la générale : l?éditeur va expliquer que l?auteur étant l?épouse d?un officier de l?armée française, elle devait garder l?anonymat. On ne divulguera pas non plus les noms des officiers témoins de peur de les gêner. Après cet article, les séances vont continuer de plus belle dans la maison de Tarbes. Cependant, les malaises de Carmen se font plus forts, au point que l?on craint pour sa vie. La douleur est parfois telle qu?elle s?évanouit. Il faut alors augmenter les doses d?opium pour lui permettre de tenir le coup. Un jour, contre toute attente, elle veut renvoyer sa femme de chambre, qui est pourtant son médium. «Je ne la supporte plus, explique-t-elle à son mari. ? Tu as toujours dit que c?est un excellent médium, dit le général, surpris par cette décision saugrenue. ? Justement, elle est trop forte? C?est comme si sa force sapait la mienne?» Le général ne peut refuser. De toute façon, il aime trop sa femme pour s?opposer à sa volonté. (à suivre...)