Résumé de la 2e partie n Carmen Noël, épouse du général Noël, prétend être la réincarnation d?une reine indienne. Elle reçoit, par l?intermédiaire d?un médium, la «visite» d?un fantôme, Bien-Boâ, épris d?elle dans sa vie antérieure. Sur sa demande, en 1895, le général Noël est affecté à Alger où, rappelons-le, il a déjà séjourné de 1886 à 1888. Son épouse, Carmen, est tout heureuse d?aller avec lui. Elle aime le dépaysement et elle a appris qu?à l?époque, Alger est un des hauts lieux du spiritisme : on y fait tourner les tables et on évoque les esprits ! Carmen se plaît tout de suite à Alger. La famille réside dans une villa qui fait face à la baie et que le général baptise aussitôt Villa Carmen en l?honneur de son épouse. Dès les premiers jours de l?installation, les fantômes se manifestent. Bien-Boâ et sa s?ur rendent visite aux Noël, au grand bonheur des nouveaux amis qu?ils se sont déjà faits. Si jusque-là Bien-Boâ communiquait au moyen de guéridons ou de l?écriture, il se «matérialise» désormais, c'est-à-dire qu?il n?est plus rattaché au médium et prend forme. Dans l?obscurité de la salle où ont lieu les séances, on voit une forme vaguement humaine se détacher, aller et venir, conversant avec Carmen, faisant toutes sortes de remarques aux participants. Bientôt, Carmen s?entoure de nombreux collaborateurs, principalement des médiums, réels ou prétendus tels. Vicentia Garcia, Madame Végé, Mademoiselle Aimée Bex, comédienne au Kursal d?Alger, Madame Léone, Mademoiselle Maïa, etc. Il y aura aussi quelques Algériens, des domestiques,comme Arezki le cocher ou Zina la femme de chambre ou encore Aïcha, une femme noire, sans doute adepte de la confrérie des Noirs de Sidi Hlal, qui avait sa maison à la Casbah et qui était spécialisée dans la magie et l?exorcisme. Le groupe sera rejoint, plus tard, par un médium de renom, Marthe Béraud, qui fera beaucoup parler d?elle sous le nom d?Eva C. et qui se spécialisera dans la production de formes fantomatiques ou ectoplasmes. Marthe Béraud est la fiancée du fils des Noël, Maurice, et c?est d?abord à ce titre qu?elle entre dans la villa Carmen. Elle assiste aux séances et, bientôt, on découvre qu?elle est un grand médium ; c?est elle qui sera le plus souvent sollicitée pour appeler les entités fantomatiques à se manifester ! Cependant, Carmen, plus que jamais dépendante de la morphine sans laquelle elle ne peut plus vivre, sollicite de plus en plus son fantôme. «Marthe, supplie-t-elle sa future belle-fille, s?il vous plaît appelez Bien-Boâ !» Et Marthe obéit. Alors, dans l?obscurité s?effectue un échange pour le moins curieux entre une femme et un fantôme, un échange qui, au fil des jours, prend l?allure d?un dialogue d?amoureux. Carmen aime Bien-Boâ et ne peut plus se passer de lui. Des témoins diront que plus d?une fois, on a vu une forme évanescente s?approcher du fauteuil sur lequel était vautrée Carmen et se pencher sur elle, comme pour la caresser ou l?embrasser. Le général Noël, présent à toutes les séances, ne s?offusquait pas que sa femme s?éprenne ainsi d?un autre. Mais il est vrai qu?il ne s?agit que du fantôme d?un homme mort il y a plus de trois cents ans ! (à suivre...)