Mal vie La colère se propage et atteint même les coins les plus reculés du Sud. Depuis mercredi et durant deux jours, des jeunes chômeurs de la wilaya d?Adrar sont sortis dans la rue et ont investi le siège de l?APC ainsi que le bureau de main d??uvre pour manifester contre l?exclusion qu?ils vivent et qui les prive du recrutement au sein des sociétés pétrolières implantées dans leurs communes. Ils ont saccagé ensuite les bureaux et brûlé des pneus. Quatre jeunes et un agent de sécurité ont été blessés. Le maire, qui s?est dépêché sur les lieux, a tenté d?apaiser les esprits, en leur proposant de faire part de leurs doléances au wali, seul habilité à résoudre leurs problèmes. Trois revendications principales ont été soulevées par les jeunes : la création d?une commission pour le prise en charge des problèmes de chômage, le droit d?embauche dans des administrations locales et en particulier dans les entreprises pétrolières et le recensement des postes vacants. Mais la rencontre avec le wali s?est achevée en queue de poisson, les protestataires n?ayant pas été convaincus. puisqu?ils ont de nouveau investi la rue et organisé un sit-in devant le siège de l?APC, la police est intervenue et a procédé à l?arrestation de 20 jeunes. Par ailleurs, les habitants du douar Chebcheb, relevant de la commune de Khemis El Kechena, ont bloqué la RN 21, reliant cette localité à Rouiba pour déplorer leurs conditions de vie. Ces sinistrés du séisme ont dénoncé fortement la distribution inéquitable du quota de 160 logements sociaux, dont des personnes aisées ont bénéficié. Ils ont notamment déploré la défaillance des routes, l?éclairage public et l?absence des éboueurs. Il est à noter que les régions alentour vivent la même tension, les sinistrés appréhendant un hiver sous la tente. Les habitants de Cap-Djenet, de Zemmouri, de Baghlia? attendent encore la réception des fameux chalets. À El Hamdana, douar situé à 30 kilomètres à l?est de Relizane, les habitants ont organisé un sit-in pour dénoncer la destitution de leur P-APC. Ils ont bloqué la RN 4 qui traverse cette localité et occupé le siège de l?APC. Cette action fait suite à une décision du magistrat instructeur du tribunal de Relizane de placer le maire sous contrôle judiciaire pour non-respect d?une décision de justice. La situation n?augure rien de bon, il est indispensable et urgent que les autorités locales prennent en charge les doléances populaires, principale mission de leur mandat.