Rappel n Différents procédés ont été utilisés, au cours de l?histoire, pour exécuter les condamnés. De tout temps et dans tous les pays, la peine de mort a été appliquée : qu?il s?agisse de punir un délit grave ou, en temps de guerre, d?exercer des représailles, les hommes ont usé de cette peine. Aujourd?hui encore, en dépit des campagnes contre la peine de mort, de nombreux Etats la pratiquent encore. Différents procédés ont été utilisés, au cours de l?histoire, pour exécuter les condamnés. L?un des plus anciens est la lapidation qui consiste à lancer des pierres au condamné jusqu?à le tuer. Chez les Juifs, la loi hébraïque prescrivait deux lapidations : une à laquelle la population était appelée à participer et une autre, exécutée par des bourreaux désignés par l?autorité religieuse. Ce mode est encore pratiqué, de nos jours, dans certains pays asiatiques. Un autre mode ancien d?exécution est la décapitation, qui a été longtemps une pratique militaire, en cours de guerre, pour se débarrasser des prisonniers. Puis, il est devenu un mode d?exécution judiciaire. C?était un mode assez commode, qui ne demandait pas l?utilisation de moyens spéciaux : une épée suffisait à tuer le condamné. On a aussi usé de couteaux : la tête n?était pas toujours sectionnée d?un coup et les suppliciés enduraient le martyre. Ce mode d?exécution assez fruste a acquis de la noblesse avec les Romains : alors que les plébéiens étaient exécutés de diverses façons, la décapitation était réservée aux citoyens romains. Il y avait des bourreaux attitrés, mais on en désignait aussi parmi la population ; une tradition voulait alors que ce soit le premier marié de l?année : le bourreau devait exécuter le condamné d?un seul geste et, s?il lui arrivait de manquer son coup ou de se reprendre, il était hué par la foule et, dans certains cas même, mis à mort. Ce mode d?exécution est encore employé dans de nombreux pays. En Europe, il a persisté jusqu?à la fin du XIXe siècle. En Belgique, la dernière exécution aurait eu lieu à Ypres. Ce jour-là, le bourreau du roi a frappé si violemment de son épée que la tête du condamné ? un certain Kesteleyn ? a roulé entre les jambes d?un homme qui, de peur, est devenu fou. Le roi des Belges a alors décidé d?interdire la décapitation. Quelques décennies plus tôt, les Français, qui ont connu aussi des difficultés avec la décapitation, ont songé à améliorer ce procédé en mettant au point un instrument qui parvienne à trancher la tête d?un coup, en un temps très rapide, de façon à éviter une trop grande souffrance au supplicié. Il faut dire qu?à l?époque (avant la Révolution française), les moyens utilisés pour la décapitation, la pendaison ou l?écartèlement, imposaient effectivement de longues souffrances. C?est un médecin, professeur d?anatomie à la faculté de Paris, Joseph Ignace Guillotin, qui a imaginé cette machine qui va porter son nom : la guillotine. Composée de deux montants verticaux, unis par une traverse et comportant des rainures, un couperet était placé au haut de la machine et maintenu à l?aide d?une corde : dès que l?on relâchait celle-ci, il tombait d?un coup, sectionnant le cou du condamné attaché sur une planche. En fait, Guillotin ? et il l?avouera lui-même ? s?est inspiré d?une machine, la mannaia, utilisée à Gênes, en Italie, au XVIe siècle. (à suivre...)