Vestiges n 800 maisons, objet de toutes les convoitises, sont encore debout à la Casbah d?Alger. Selon Kherredine Ladjouz, président de l?Union nationale des architectes (UNA), «l?Ordre des architectes est en train de négocier l?achat d?un terrain pour construire son siège à l?identique». Il est à signaler que ces terrains vierges ont été aménagés pour la plupart en petits jardins publics, par l?APC, à l?insu des héritiers, car effectivement ces terrains sont un héritage, source de conflits entre héritiers. M. Ladjouz précise que «le cas de la Casbah d?Alger est particulier et se différencie du reste du vieux bâti». «Les architectes ont tout fait pour qu?elle soit inscrite en tant que patrimoine universel à l?Unesco. Il faut aller vers des travaux de restauration si nous ne voulons pas la perdre. Il faudra diminuer la densité de la Casbah où l?on enregistre un habitant au mètre carré.», déclare-t-il. Actuellement, 800 bâtisses sont encore debout. Certaines sont des propriétés privées, tandis que d?autres sont des biens habous appartenant au ministère des Affaires religieuses. «Il faudra, coûte que coûte, les préserver». Pour sa part, le Collège national des experts architectes (Cnea) a suggéré de «vider la Casbah de ses habitants et d?en faire un site touristique. Des projets d?investissement sur lesquels les propriétaires toucheront 20 % des bénéfices». «Un ancien projet similaire était en gestation, à l?époque du Grand Gouvernorat d?Alger (GGA), et n?a jamais abouti grâce à la mobilisation des propriétaires des bâtisses de la Casbah. Nous n?accepterons jamais la mort programmée de notre cité», a indiqué un résident de la Casbah, dont la famille est propriétaire d?une bâtisse. Reconnaissant que «la Casbah d?Alger est devenue un fonds de commerce», M. Boudaoud, président du Collège national des architectes (Cnea) ajoute : «Déjà en 1978, un rapport sur son état a été présenté à la présidence de la République.» Il restera sans suite. Il conclura : «Une étude générale sur la Casbah a été réalisée.» «Il faut dire que c?est un problème politique. Le jour où on mettra le paquet financièrement, là on pourra espérer des jours meilleurs pour cette cité. Il ne faut pas dire que l?Etat doit prendre en charge tout seul sa réhabilitation, à travers des subventions ou des dons. Ces fonds, au profit de la Casbah, doivent être gérés par la société civile. L?Ordre des architectes va proposer la création d?un fonds spécial, pour la Casbah d?Alger, mais aussi pour la vieille Médina de Constantine, Tlemcen, Bab Louz et la muraille de Béjaïa, un ou deux villages de Kabylie, du chaouia, du Sud, comme Guerma et Tamassine.» Une loi a été adoptée en 1998 portant sur le patrimoine, et en 2005 trois textes d?application du plan de sauvegarde de la Casbah d?Alger, du M?zab et de la Souika (la vieille ville de Constantine), sont, à leur tour, adoptés. Les études sont terminées, en attendant leur mise en ?uvre. Une étude est en cours sur le site de Cherchell (Tipasa).