Projection n Les étudiants de l?audiovisuel ont bénéficié d?une formation sur le documentaire de création. Le cycle de projection de films documentaires inscrit dans le cadre des ateliers dans lesquels ont été, quatre jours durant, dispensées aux étudiants de l?audiovisuel des orientations théoriques sur la manière de réaliser un documentaire, a pris fin, mardi, à l?Institut culturel espagnol Cervantès. Initiée par l?Institut Cervantès et l?ambassade d?Espagne, en collaboration avec les universités de Barcelone Pompeu Fabra et d?Alger (institut des sciences politiques et de l?information), cette rencontre consistait à projeter des documentaires et à débattre du choix thématique, notamment la façon dont chacun a été réalisé au plan technique, et ce en vue de donner les clés de réalisation d?un documentaire, et d?encourager la réalisation et la production de documentaires de création. Car, soulignons-le, ces films, de par la technique de leur mise en ?uvre, ne peuvent s?inscrire dans un genre classique, voire semblable à une simple et ordinaire production filmique. Puisqu?ils revêtent d?emblée une esthétique ainsi qu?une forme poétique. Ce qui confère au produit une valeur cinématographique particulière. La dernière journée a vu la projection de El cielo gira (Le ciel tourne), du réalisateur Mercedes Alvarez. Le film raconte un village vieillissant : aucune descendance, aucune relève. Ainsi, toute la mémoire du village, son histoire et sa culture vont se perdre. Un village fantôme aux vestiges ancestraux et aux souvenirs évasifs. Le film met en scène ses quatorze habitants. Il leur prête, tour à tour, la voix pour dire chacun, et dans le silence du temps, une parole qui raconte une histoire, des choses simples, celles de la vie quotidienne. Le jour et la nuit se relaient, les saisons s?enchaînent, le temps s?écoule ; et dans cette articulation temporelle, une vie s?éteint, puis une autre. Le nombre des villageois se réduit. Un pan de leur mémoire s?efface. Les villageois ne font que dormir, discuter entre eux, évoquant le passé ; oisif, chacun attend patiemment son heure. Le village, en marge des événements qui secouent le monde, se vide, mais paradoxalement change. Son décor se métamorphose peu à peu : des collines qui l?entourent, des installations éoliennes, des divinités métalliques émergent du sol dans des silhouettes gigantesques. Leur apparition surnaturelle et futuriste défigure le paysage longtemps immuable. Un vieux château en ruines est transformé en hôtel. Le village tourne la page : certainement une nouvelle histoire s?écrit. Toutefois, en attendant, la modernité intruse vient perturber la monotonie de vivre des derniers habitants du village et troubler leurs vieux jours.