Le blanc est souvent associé au noir ; le couple forme, en effet, un contraste absolu sur l?axe chromatique, mais surtout symbolique : ils se situent aux deux extrémités de la gamme, ils sont absence de couleur ; ils représentent l?un une couleur froide, l?autre une couleur chaude, ils symbolisent les principales oppositions : vie / mort, jour / nuit, pureté / impureté, etc. L?un des canons de la beauté, autrefois, était l?opposition entre une peau blanche satinée et des yeux, des sourcils et des cheveux noirs. «Ach-h?al irred lekh?el a?âla lebyedh» (comme le blanc contraste joliment avec le noir), dit l?expression algérienne. Mais avec le développement technique, l?apparition de la photographie puis du cinéma, le couple noir et blanc est devenu le symbole de l?absence de couleur. La photo ou le cinéma en noir et blanc, c?est le monde non coloré. Et quand la photo et le cinéma en couleur apparaîtront, on opposera couleur à noir et blanc. Certes, le noir et blanc ne représentent pas tout à fait le monde réel, qui est, lui, en couleur, mais il suffit pour le représenter. A l?inverse, on sait que la photo ou le cinéma en couleur ne peuvent, pour exister, se passer du noir. Signalons toutefois qu?il existent d?autres contrastes utilisés dans les arts : ainsi le rouge et le jaune, le brun et le gris, etc. Le noir est associé également à d?autres couleurs. Ainsi, en Orient, le contraste, qui a longtemps dominé, était non pas entre le noir et le blanc, mais entre le noir et le rouge. Ainsi, quand le jeu d?échecs est apparu en Inde, il comportait des pièces noires et des pièces rouges, couleurs que les Persans et les Arabes, qui l?ont adopté, ont gardées. C?est en passant en Europe qu?on a remplacé le rouge par le blanc, offrant le contraste aujourd?hui universellement utilisé.